Journée mondiale de la radio : Sortir les femmes de l'ombre
Travailler dans les médias, pour une femme, n’est pas seulement une opportunité de
démontrer ses capacités dans un secteur encore dominé par les hommes ; c’est aussi
une occasion de donner une clé de lecture différente aux contenus sur la promotion
de la femme. Donner une touche purement féminine au débat concernant la femme, au
sein de l’Eglise, au sein de la famille et dans la société. A l’occasion de la
Journée mondiale de la Radio, célébrée ce jeudi 13 février, Marie José Muando
qui fait partie du projet HIDDEN WOMEN », « Femmes de l’Ombre, » un projet soutenu
par, Radio Vatican et un groupe de femmes engagées au sein de l’Eglise, a ainsi eu
l’opportunité, tout comme d'autres rédactrices de Radio Vatican, de pouvoir toucher
du doigt les situations des femmes défavorisées en Afrique, en Amérique du Sud et
au Moyen Orient notamment. Elle donne ainsi une visibilité aux activités de ces femmes
qui, malgré leurs difficultés, essaient d’œuvrer pour leur propre épanouissement et
celui de leur entourage. Dans l’archidiocèse de Kananga en République Démocratique
du Congo, des femmes oeuvrent pour retrouver leur dignité et leur place dans le développement
social et économique de leur communauté. Commençons avec Emerance Nsonga responsable
du Centre Ba Mamu Tabulukayi ( femmes réveillez-vous) : « Nous travaillons
en collaboration avec la commission femme au sein de l’Eglise et en plus de cela,
nous travaillons en collaboration avec d’autres structures de développement dans la
province du Kasayi Occidental. Nous avons aussi des difficultés, surtout par rapport
à la rémunération du personnel parce que nous ne savons, avec l’autofinancement, mobiliser
les fonds pour payer la prime du personnel. C’est pourquoi, nous demandons à Radio
Vatican de nous aider, dans la diffusion de ce que nous sommes en train de faire pour
que ceux-là qui cherchent d’appuyer les activités des femmes puissent aussi ouvrir
leurs cœurs vers nous pour nous appuyer » Delphine Bilowa, coordinatrice de
la Caritas diocésaine : « La Caritas,
à travers son action sociale, essaie de promouvoir toute une action de sensibilisation
des femmes pour qu’elles arrivent, elles-mêmes, à s’assumer, à se prendre vraiment
en charge, à s’accepter telles qu’elles sont et à considérer qu’elles peuvent apporter
aussi le meilleur d’elles-mêmes pour le développement, pour la promotion de la personne.
» Mariette Tshisalu, une animatrice à Caritas Développement Kananga : « Nous sommes
des animateurs et animatrices ; nous sensibilisons la population de notre archidiocèse,
surtout les femmes, à prendre conscience de leur rôle très important dans notre société.
Elles ont une très grande charge surtout dans l’éducation, dans le ménage, dans les
différents secteurs de la vie. Et nous avons constaté qu’avec notre animation, les
femmes ont commencé à prendre conscience. » Dr Florence Lubaki, responsable
à l’hôpital Saint Georges, chargé entre autre d’un de dépistage pour personnes vivant
avec le virus du sida, nous parle de son expérience : « Je me souviens
qu’au début, quand quelqu’un venait, qu’on me le présentait, il disait « non je cherche
le médecin, je ne peux pas me faire soigner par cette fille » Ca faisait un peu mal,
mais ça ne m’a pas découragé. Quand le malade vient, on s’occupe de tous les aspects
de sa vie, tout l’homme et tout homme. On est là comme mère et, en plus de cela, on
a la science médicale ». Les femmes de l’archidiocèse de Kananga sont également
engagées dans la recherche de la justice et de la paix comme l’indique l’Abbé Gabriel
Nyime, responsable de cette commission : « On a créé la
branche «Dynamique femmes pour la paix « pour interpeller les mamans catholiques
à pouvoir s’engager activement pour la paix parce qu’on a constaté que, lorsqu’on
parle de paix, la femme est souvent absente. C’est elle qui est souvent victime des
conflits, des actes de barbarie. Voilà pourquoi nous avons dit : il faut que la femme
soit aussi active pour pouvoir semer la paix là où elle est troublée ». Les
femmes catholiques veuves, qui veulent se démarquer de certaines traditions, comme
le lévirat, sont accompagnées par l’Eglise, comme le dit leur aumônier, Abbé Augustin
Katende Beya : « Quand l’époux
meurt, parfois certains grands ou petits frères du défunt veulent épouser la veuve.
Cette dernière peut accepter ou refuser. Il y en a qui sont parfois malmenées au décès
de leur mari. Pour prévenir ces différents cas, l’Eglise accompagne les veuves qui
veulent conserver leur vie de foi. Au niveau matériel, nous avons une association
qu’on appelle ‘Ba Mamu Tabulukayi’. Il y a des femmes qui y sont intégrées. Chaque
vendredi, sur le plan spirituel, elles viennent ici et reçoivent un enseignement de
base qui a été conçu par un prêtre âgé de notre diocèse, le Père Joseph Nzembele. Enfin,
avec Emérence Nsonga parle de comment la collaboration entre Radio Vatican et la Commission
Femme de l’archidiocèse de Kananga, ainsi que ses différentes structures de développement
spirituel et humain est vécue sur le terrain : « Les contacts
avec Radio Vatican ne sont pas à négliger parce que depuis que nous sommes entrées
en contact avec cette Radio, il y a des gens qui ne nous connaissaient pas qui nous
ont connues au niveau national, local et même international. Nous trouvons que ce
contact est enrichissant. Il peut nous ouvrir d’autres portes parce qu’aujourd’hui,
si vous cliquez sur internet, vous mettez ‘Centre Ba Mamu’, vous trouverez nos interviews
à Radio Vatican et nous savons que ce sont des contacts qui nous emmènent vers une
grande visibilité. »