2014-02-11 13:01:16

Le regard de la Caritas sur la crise en Bosnie-Herzégovine


(RV) « Mostar apparaît comme une cité suspendue, un lieu "congelé" par une paix imposée par l'Occident il y a vingt ans pour mettre fin à la guerre ».Après les manifestations de la faim qui ont embrasé la Bosnie-Herzégovine vendredi dernier, le directeur de la Caritas locale s'exprime dans les colonnes du quotidien du Vatican L'Osservatore Romano. Don Ante Komadina déplore le manque de soutien des autorités publiques aux actions caricatives : « Notre Etat n'apprécie pas à sa juste valeur le travail que nous effectuons à Mostar et en Herzégovine. Nous ne rencontrons les politiques qu'aux festivités et aux élections ». Par conséquent, ce sont les Caritas étrangères qui financent les actions dans le pays.

Pourtant, la situation est urgente. La crise politique se transforme en crise sociale, et les manifestations de protestation se multiplient. Pour Don Ante Komadina, la population « se sent étranglée » devant le manque d'opportunité et un taux de chômage à 43 %. Un contexte qui favorise le retour des vieux démons : « certains ont peur que la Bosnie-Herzégovine ne devienne une mini-Yougoslavie ».

Le départ des jeunes diplômés à l'étranger constitue également une « une forme particulière de pauvreté », selon la formule utilisée dans un document publié en 2005 par les organisations humanitaires religieuses catholiques, orthodoxes, musulmanes et juives. Selon cet appel unitaire, cette émigration de la jeunesse est une vraie menace pour l'avenir du pays car ce sont « ces jeunes qui doivent être porteurs de la renaissance sociale et du développement économique de la Bosnie-Herzégovine ». Un constat toujours criant d'actualité.


Photo : des manifestants mettent le feu au siège du gouvernement local de Mostar le 8 février 2014








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