Réponse sans concession du père Lombardi au rapport de l'ONU
(RV) Précise et sans appel : telle est la réponse du Saint-Siège au rapport du Comité
des Nations-Unies sur les droits de l’Enfant. Le père Federico Lombardi, directeur
de la Salle de presse du Saint-Siège a publié ce vendredi matin une note précisant
certains points et remettant les choses à leur place. Il rappelle tout d’abord les
bonnes relations qu’entretiennent l’Eglise et l’ONU depuis toujours : « les Nations-Unies,
et leurs plus hautes instances, apprécient et désirent le soutien du Saint-Siège et
un dialogue positif avec lui. Ce qui est également souhaité par le Saint-Siège, pour
le bien de la famille humaine. »
La note rappelle que le Saint-Siège a
adhéré très rapidement à la Convention sur les droits de l’Enfant, « à la lumière
du très grand travail accompli en la matière, depuis toujours et sous diverses formes
(éducatives, caritatives etc.) par la communauté catholique dans le monde, et à la
lumière du magistère de l’Eglise en la matière, inspiré par le comportement même de
Jésus comme décrit dans les Evangiles. »
Mais le ton se fait de plus en
plus dur au fur et à mesure que la note précise les points qui ont choqué toutes celles
et ceux qui sont impliqués dans la lutte contre la pédophilie au sein de l’Eglise.
Car c’est bien envers les membres du Comité sur les droits de l’Enfant que les critiques
sont les plus sévères. Xavier Sartre
Le
Saint-Siège n’entend aucunement se soustraire à ses responsabilités, « il le fera
avec courage et décision, sans peur ». Le père Lombardi réaffirme l’engagement
de l’Eglise à défendre les enfants, à respecter et à appliquer la convention qui énonce
leurs droits.
Cela rappelé, il souligne que les membres du Comité « n’ont
pas tenu compte de manière adéquate des réponses, écrites comme orales, données par
les représentants du Saint-Siège. » Et de se demander ouvertement si le rapport
« n’a pas été pratiquement déjà écrit ou nettement mis en forme avant l’audition
».
En outre, le Comité ne semble pas avoir compris « la nature spécifique
du Saint-Siège » pourtant maintes fois expliquée. « N’est-on pas capable de
comprendre ou ne veut-on pas comprendre ? » s’interroge le père Lombardi, surpris
dans les deux cas.
Comité partial ?
Autre remarque concernant
la partialité du Comité qui semblerait avoir donner « une plus grande attention
à des ONG bien connues », notamment pour leurs positions « contraires à l’Eglise
catholique et au Saint-Siège, qu’aux positions du Saint-Siège lui-même ». Et d’insister,
expliquant que « c’est typique chez de telles organisations de ne pas vouloir reconnaître
ce qui a été fait par le Saint-Siège et dans l’Eglise au cours des dernières années
». « Aucune autre organisation ou institution n’a fait autant », rappelle le
père Lombardi.
Dernière estocade et non des moindres, « les observations
du Comité dans divers domaines semblent aller au-delà de ses compétences » considère
le porte-parole du Pape. « Elles interfèrent avec les positions doctrinales et
morales de l’Eglise catholique, » concernant « la contraception ou l’avortement,
l’éducation dans les familles ou la vision de la sexualité humaine ». Des interférences
qui se font « à la lumière de la vision idéologique de la sexualité » du Comité.
Les
Nations-Unies, conclut le père Lombardi, « subissent à leur tour les conséquences
négatives » de ce rapport. Et le Comité, comme un retour de bâton, « s’est
attiré lui aussi de nombreuses critiques graves et fondées ». Dont celle du Saint-Siège.