2014-02-07 18:12:26

Burkina Faso : des théologiens pour lutter contre l’intolérance


Les autorités du Burkina Faso vont mettre en place un Observatoire national de théologiens, pour appuyer le Conseil supérieur de la Communication (CSC) dans sa mission de régulation des médias. Elles veulent se prémunir ainsi contre la propagande extrémiste et l'intolérance religieuse.

Une cellule chargée de faire des propositions sur la composition, le fonctionnement et l’appellation de cet observatoire a été créée le 6 février à Ouagadougou par le ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité, Jérôme Bougouma, et la présidente du CSC, Béatrice Damiba, a rapporté le quotidien pro-gouvernemental "Sidwaya".

La création de l’observatoire de théologiens fait partie des recommandations d’un atelier sur la promotion du dialogue interreligieux au Burkina Faso, qui a eu lieu du 13 au 15 novembre 2013. Selon les statistiques du CSC, le Burkina Faso compte 37 radios, 6 télévisions et 5 journaux confessionnels. La loi prévoit qu’ils doivent consacrer 20% de leurs programmes aux émissions non religieuses.

Canaliser les propos extrémistes dans les médias confessionnels

« Le sujet religieux prend de plus en plus d’importance. Il peut diviser un pays, si on ne prend garde », a souligné Jérôme Bougouma lors de la réunion, tout en exhortant les acteurs des médias à continuer « d’œuvrer pour la stabilité et la cohésion interreligieuse au Burkina Faso ». « Nous prônons toujours le dialogue et nous attendons de vous des suggestions concrètes afin de canaliser certains propos à caractère extrémiste qui pourraient passer dans les médias confessionnel », a-t-il ajouté.
Béatrice Damiba a souligné la nécessité de prémunir le pays contre l'extrémisme et l'intolérance religieuse. Elle a aussi invité les journalistes à vérifier et recouper les sources d’information, de sorte « à veiller au respect de l’équilibre et de la pluralité des opinions ».

Manifestation contre la modification de la Consitution

Cette initiative intervient dans un contexte de tension au Burkina Faso. Mercredi 5 février, un groupe de médiation dirigé par l'ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo et dans lequel figurent notamment des autorités religieuses, a demandé au pouvoir de « respecter scrupuleusement la constitution », que les autorités souhaitent modifier afin de permettre la réélection du président Blaise Compaoré en 2015.

La médiation s'est auto-saisie fin janvier afin « d’éviter que la crise politique actuelle ne dégénère en affrontements catastrophiques pour tous ». Lundi, elle a rencontré majorité et opposition, demandant deux parties de « respecter scrupuleusement la constitution » en « s'interdisant la révision de l'un et l'autre des articles déjà ancrés dans la loi fondamentale », d'après un communiqué publié mercredi.

Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 26 ans, avait évoqué en décembre l'idée d'un référendum pour modifier l'article 37 de la constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Quelque 10.000 personnes selon la police, 100.000 d'après l'opposition, avaient alors manifesté le 18 janvier à Ouagadougou contre une telle mesure alors que la prochaine élection présidentielle est prévue dans un an et demi. (avec agences)


Photo : manifestation contre la révision d'article constitutionnel







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