Sud-Soudan : les évêques « choqués » par la violence lancent un appel à la paix
(RV) Les évêques du Soudan et du Soudan du Sud appellent à la paix, à la réconciliation
et à la promotion de la justice et de la vérité. Ils s’exprimaient au terme de leur
session plénière extraordinaire, qui s’est tenue à Juba, la capitale sud-soudanaise,
du 21 au 31 janvier.
Dans un texte, signé par le cardinal Gabriel Zubeir Wako,
les évêques se disent « choqués » par la violence qui a eu lieu dans le pays
et indiquent qu’ils « ne peuvent pas garder le silence » face à de tels événements.
D'où l’appel à « une réforme démocratique urgente », à « une meilleure gouvernance
» loin du « népotisme, de la corruption et la de la personnalisation de la
politique ».
Les évêques critiquent par ailleurs le choix d ' « exclure
les Églises et les forces civiles des pourparlers de paix à Addis-Abeba ». Rejetant
« avec fermeté le recours à la violence», les évêques soudanais appellent au
« renforcement des institutions démocratiques nationales », à « la transparence
du système politique et administratif». Ils insistent également sur la nécessité
de sanctionner les auteurs de crimes.
Appel à l'ouverture de couloirs humanitaires
Dans
ce document, les évêques exhortent par ailleurs « les journalistes et tous les
organes de communications, à travailler dans la vérité, loin des stéréotypes négatifs,
sans inciter à la haine et à la violence par la désinformation ». Encore une fois,
précisent-ils, l'Église de ce pays d'Afrique « appelle à une réforme de l'ensemble
des forces armées, afin qu’elles ne soient liées à aucun parti politique».
Et
c’est avec force qu’ils dénoncent l’enrôlement d’ enfants soldats, réclamant que les
civils soient épargnés et que les camps de réfugiés et les hôpitaux ne soient pas
l’objet d’affrontements armés.Les évêques ont enfin évoqué certaines régions particulièrement
dévastées telles que les monts Nouba, le Darfour, la région d'Abyei et le diocèse
de Malakal, appelant à l'ouverture de couloirs humanitaires et au respect des droits
de l'homme. (RV avec agences)
Photo : des habitants fuyant les combats
dans l'État du Jongleï, contrôlé par les rebelles