Les évêques italiens décidés à garder leur rapport privilégié avec le Pape
(RV) Les évêques italiens veulent sauvegarder le rapport particulier qui existe entre
l’Église d’Italie et le Saint-Père. Ils estiment notamment que le Pape doit continuer
à nommer le président de la Conférence épiscopale. C’est ce qui ressort du communiqué
final de la dernière session du Conseil permanent de la Conférence, réunie cette semaine
à Rome. Les travaux étaient consacrés en priorité à la relecture des statuts. Le communiqué
final a été présenté vendredi à la presse par le nouveau Secrétaire général de la
Conférence, Mgr Nunzio Galantino.
En vertu du lien spécial qui unit l’Église
italienne à l’évêque de Rome, c’est ce dernier qui choisit directement le président
de la Conférence épiscopale. En mai dernier, le Pape François avait marqué sa volonté
de faire évoluer en profondeur l’Église italienne et avait donné quelques orientations
aux évêques italiens, en leur recommandant de favoriser la participation, la collégialité
et la communion. Cette session d’hiver a été précédée par une vaste consultation parmi
tous les membres de la Conférence épiscopale.
Le président nommé directement
par le Pape
La majorité souhaite que le Pape continue de choisir lui-même
le président de la Conférence épiscopale, mais qu’il le fasse à partir d’une liste
de noms proposée par les évêques eux-mêmes. Par ailleurs, les Conférences régionales
ne souhaitent pas changer la procédure de nomination des trois vice-présidents, élus
par l’Assemblée générale parmi les évêques diocésains. Enfin la majorité souhaite
que le Secrétaire général soit toujours un évêque nommé directement par le Pape sur
la base d’un groupe de noms présenté par les évêques. Elle demande d’autre part que
soient allégées l’organisation et le déroulement des Assemblées générales.
Globalement,
le questionnaire envoyé aux évêques révèle que ce qui s’impose n’est pas tant une
réforme des statuts mais une amélioration de leur interprétation et de leur application.
La collégialité ne doit pas porter atteinte à l’unité de la Conférence nationale qui
joue un rôle décisif au sein de la communauté ecclésiale et de la société italienne.
L’Église de la péninsule compte, proportionnellement, deux fois plus de diocèses que
la France.
Les participants à cette session ont par ailleurs étudié les lignes
de conduite à suivre en cas d’abus sexuels sur des mineurs commis par des membres
du clergé. Au cours des prochains mois, Mgr Galantino visitera les Conférences régionales.
Pas question en effet de prendre des décisions dans l’urgence en matière de réformes.
Cette session d’hiver n’était qu’une première étape.
Photo : Mgr Galantino,
Secrétaire général par interim de la CEI