Le Pape aux évêques autrichiens : défendre et promouvoir la famille
(RV) Ils étaient en visite ad Limina. Les évêques autrichiens, emmenés par le Cardinal
archevêque de Vienne, Mgr Christoph Schönborn ont été reçus par le Pape hier jeudi.
Pas de discours prononcé, mais un texte de François, que le Pape a remis en mains
propres aux évêques, dont on apprend aujourd’hui la teneur.
Pas d'évangélisation
sans sainteté de vie
Le Pape tient avant tout à saluer l’implication
toujours plus prégnante de l’Eglise autrichienne et de ses organismes de charité dans
les domaines de l’éducation et de la santé. Cette église, qui doit faire face aux
défis de la sécularisation, connait depuis un certain temps une stagnation du nombre
de ses fidèles. « Une telle évolution, souligne le Pape, ne doit pas nous
laisser inertes, mais doit au contraire stimuler nos efforts en vue de l’évangélisation
».
Et le Pape de remercier les prêtres, religieux et religieuses, les laïcs,
pour leur disponibilité et leur service « dans la vigne du Seigneur ». Mais
il ne suffit pas d’administrer ce que nous avons reçu, confie François, il faut le
faire fructifier. « Etre Eglise ne signifie pas gérer, mais sortir, être missionnaires,
porter aux hommes la lumière de la Foi, et la joie de l’Evangile ». « N’oublions
pas, rappelle le Pape, que l’impulsion de notre engagement dans ce monde n’est pas
une idée philanthropique, ni un vague humanisme, mais un don de Dieu, c’est-à-dire
le cadeau de la filiation divine que nous avons reçu dans le baptême ». Un défi
de taille qui requiert un vrai engagement : celui d’une vie sainte, et d’un constant
souci de purification, à travers notamment le sacrement de la Réconciliation, la confession.
« Je vous conjure, de ne jamais vous fatiguer d’inviter les hommes à la rencontre
avec le Christ, dans le Sacrement de la Confession », lance le Pape aux évêques.
La famille, lieu privilégié de l'évangélisation
Le Pape
François consacre enfin une large partie de son texte à la famille, qui doit être
au cœur des préoccupations du pasteur. « Malheureusement nos voyons en ce moment
que dans les pays occidentaux la famille et le mariage traversent une profonde crise
intérieure ». Globalisation et individualisme postmoderne ne contribuent guère
au renforcement des liens entre les personnes, et ne promeuvent pas la culture de
la famille.
En Autriche, 95% des couples qui prennent part à la préparation
au mariage vivent déjà ensemble et ont parfois des enfants. Selon l’évêque de Saint
Polten, les jeunes Autrichiens sont en demande de couple « traditionnel », composé
d’un homme et d’une femme, qui dure pour toute la vie.
S’ouvre donc un nouveau
champ missionnaire pour l’Eglise. Le Pape prend pour exemple des « petits groupe
de familles, où se crée un espace pour les relations interpersonnelles et avec Dieu,
où peut grandir une communion authentique qui accueille chacun de manière égale, et
ne se renferme pas en petits groupes d’élite ».
La famille reste un « lieu
privilégié pour l’évangélisation et la transmission de la Foi ». La sollicitude de
l’Eglise envers la famille doit s’exprimer par une bonne préparation au mariage, et
un bon accompagnement des époux. L’enseignement de l’Eglise est clair : « le mariage
comme sacrement est un à la fois un don de Dieu, et un engagement », qui implique
la fidélité des époux l’un envers l’autre et leur sanctification mutuelle.
Le
Pape aborde enfin brièvement la question de la cellule paroissiale, confiée par Dieu
aux prêtres, aidés de leurs collaborateurs. « Ceux-ci doivent se rendre compte
que le devoir de gouverner est un service profondément spirituel », affirme le
Pape.
L’évangélisation dépasse le cadre des paroisses. L’appel de Dieu touche
chaque personne, quel que soit le lieu où il se trouve. De même, parler de Dieu, le
porter aux autres est le devoir de chaque baptisé, ajoute François. La mission doit
investir non seulement nos paroles, mais notre agir, notre être tout entier. « C’est
seulement ainsi que le témoignage sera authentique », conclut le Pape.
Photo
: le cardinal archevêque de Vienne, Mgr Christoph Schönborn.