(RV) Entretien – Le départ le 6 janvier de deux adolescents vivant à Toulouse,
dans le sud-ouest de la France, pour faire le djihad en Syrie, avait provoqué une
vive émotion parmi les Français. Ils découvraient l’ampleur de ce phénomène qui pousse
des centaines de jeunes à tout quitter pour partir combattre aux côtés des djihadistes
en Syrie.
Les deux adolescents de 15 et 16 ans ont finalement été retrouvés
en Turquie et ont été rapatriés en France dimanche dernier. Mercredi, ils ont été
placés en garde à vue à Toulouse par la direction centrale du renseignement intérieur
français pour s’expliquer sur leur périple.
Leur exemple illustre ce que vivent
des centaines, voire des milliers d’Européens, jeunes, issus des grandes villes pour
la plupart, souvent en rupture sociale ou scolaire, et qui deviennent candidats au
djihad, la « guerre sainte ». Ils seraient ainsi environ 250 Français à se rendre
en Syrie, séduits par les discours bellicistes et radicaux de leaders charismatiques,
et intimement convaincus de combattre pour une cause qu’ils estiment juste.
Le
phénomène n’est pas nouveau, -il était déjà observable au Mali, en Afghanistan, ou
en Irak-, mais prend une ampleur inégalée avec le conflit syrien, ce qui n’est pas
sans susciter l’inquiétude des gouvernements occidentaux.
Interrogé par Manuella
Affejee, Alain Rodier est directeur de recherche au Centre français de recherche
sur le renseignement, spécialiste du terrorisme et de la criminalité organisée
Photo
: centre d'Alep le 29 janvier 2014 après un raid aérien gouvernemental