2014-01-30 19:03:18

La population centrafricaine, terrorisée, se cache


(RV) Une population terrorisée dans une Centrafrique où la situation humanitaire se dégrade toujours. Des villes entières sont même désertées. Jeudi, Médecins sans frontière (MSF) a lancé un appel : l’ONG rappelle que les Centrafricains n’ont pas accès aux soins en raison de l’insécurité dans le pays, beaucoup vont même jusqu’à se dissimuler dans la brousse par peur des violences.

Conséquence de cette situation, des centaines de milliers de déplacés dans le pays, près de 900 000. Une centaine de milliers se trouve notamment dans un site de l’aéroport de la capitale. Un camp de fortune parmi d’autres, où les conditions de vie sont épouvantables.

« De nombreuses personnes dans les camps se retrouvent avec un très faible accès à l’eau, raconte Mathieu Fortoul, porte-parole de MSF à Bangui. Leurs conditions d’hygiène sont précaires, elles sont sans abris. »

Soigner et se coucher pour éviter les balles perdues

Les conséquences médicales sont donc importantes, comme des infections respiratoires ou le paludisme, première cause de mortalité dans le pays. Des complications sur le site M’Poko de l’aéroport de Bangui notamment, mais sans compter sur les affrontements autour du camp.

« Des coups de feu retentissent tous les jours, raconte Mathieu Fortoul à Antonino Galofaro. Rien que jeudi matin par exemple, nous avons dû nous coucher cinq fois au sol, à cause des coups de feu, des éventuelles balles perdues. Et chaque fois que nous nous allongeons quelques minutes pour attendre que la situation se calme, ce sont des minutes perdues durant lesquelles nous ne travaillons pas auprès de nos patients. Notre activité médicale est ralentie et la qualité des soins que nous dispensons en est diminuée. »

A Bangui, MSF parle d’un « nombre élevé » de blessés traités chaque jour, dont beaucoup nécessitent des interventions médicales vitales. Ces cas témoignent de « violences extrêmes », qui ont cours dans la capitale : « blessures par balles, mutilations à l’arme blanche, lynchages sont des réalités quotidiennes à Bangui », déplore Marie-Elisabeth Ingres, chef de mission MSF en Centrafrique, citée par l’Agence France Presse. (RV avec agences)


Photo : des Centrafricains déplacés dans l'aéroport de Bangui, jeudi 30 janvier







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