La population centrafricaine, terrorisée, se cache
(RV) Une population terrorisée dans une Centrafrique où la situation humanitaire se
dégrade toujours. Des villes entières sont même désertées. Jeudi, Médecins sans frontière
(MSF) a lancé un appel : l’ONG rappelle que les Centrafricains n’ont pas accès aux
soins en raison de l’insécurité dans le pays, beaucoup vont même jusqu’à se dissimuler
dans la brousse par peur des violences.
Conséquence de cette situation, des
centaines de milliers de déplacés dans le pays, près de 900 000. Une centaine de milliers
se trouve notamment dans un site de l’aéroport de la capitale. Un camp de fortune
parmi d’autres, où les conditions de vie sont épouvantables.
« De nombreuses
personnes dans les camps se retrouvent avec un très faible accès à l’eau, raconte
Mathieu Fortoul, porte-parole de MSF à Bangui. Leurs conditions d’hygiène sont
précaires, elles sont sans abris. »
Soigner et se coucher pour éviter
les balles perdues
Les conséquences médicales sont donc importantes, comme
des infections respiratoires ou le paludisme, première cause de mortalité dans le
pays. Des complications sur le site M’Poko de l’aéroport de Bangui notamment, mais
sans compter sur les affrontements autour du camp.
« Des coups de feu retentissent
tous les jours, raconte Mathieu Fortoul à Antonino Galofaro. Rien que jeudi
matin par exemple, nous avons dû nous coucher cinq fois au sol, à cause des coups
de feu, des éventuelles balles perdues. Et chaque fois que nous nous allongeons quelques
minutes pour attendre que la situation se calme, ce sont des minutes perdues durant
lesquelles nous ne travaillons pas auprès de nos patients. Notre activité médicale
est ralentie et la qualité des soins que nous dispensons en est diminuée. »
A
Bangui, MSF parle d’un « nombre élevé » de blessés traités chaque jour, dont
beaucoup nécessitent des interventions médicales vitales. Ces cas témoignent de «
violences extrêmes », qui ont cours dans la capitale : « blessures par balles,
mutilations à l’arme blanche, lynchages sont des réalités quotidiennes à Bangui »,
déplore Marie-Elisabeth Ingres, chef de mission MSF en Centrafrique, citée par l’Agence
France Presse. (RV avec agences)
Photo : des Centrafricains déplacés
dans l'aéroport de Bangui, jeudi 30 janvier