2014-01-30 17:59:23

Dénigrer Benoît XVI pour mettre en lumière François, un exercice simpliste et injuste


(RV) La nouvelle a fait le tour du monde. Le Pape François fait la couverture du magazine Rolling Stone, qui lui consacre un long article. Mais le contenu de cet article a suscité des critiques de la part du directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. Le père Federico Lombardi a salué l’attention que les nouveautés du Pape François suscitent dans les milieux les plus divers.

Malheureusement, relève-t-il, l’article tombe dans l’erreur habituelle d’un journalisme superficiel qui pour mettre en lumière les aspects positifs du Pape François se sent obligé de décrire de façon négative le pontificat du Pape Benoît XVI et cela avec une grossièreté surprenante. Le père Lombardi souligne que cela ne rend pas service, pas même au Pape François, qui sait très bien tout ce que l’Eglise doit à son prédécesseur.

Quand l’éloge du Pape François peut offenser les catholiques

La plupart des catholiques ne peuvent que se réjouir de l’extraordinaire popularité du Pape François. Souvent minoritaires, parfois marginalisés ou ignorés, contraints de vivre leur foi en privé, ils peuvent désormais marcher la tête haute et afficher sans crainte leur identité. Leur chef est l’homme de l’année, la personnalité politique la plus populaire sur les moteurs de recherche, quotidiennement encensé par la presse mondiale.

Or cette popularité médiatisée à outrance peut devenir agaçante, comme en témoigne la sortie du directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, habituellement si mesuré dans ses propos. Dans certains médias, elle s’accompagne en effet d’un dénigrement systématique, injuste et caricatural non seulement du pontificat de Benoît XVI, mais de cette même Eglise à laquelle pourtant le Pape François appartient à part entière, sans réserves ni nuances.

Le Pape François se situe dans le sillage de ses prédécesseurs

En même temps qu’on exalte le style chaleureux et les méthodes novatrices d’un Pape présenté comme un révolutionnaire, progressiste et libéral, c’est l’Église catholique que l’on offense. On oublie que l’attention aux plus pauvres a traversé toute son histoire bimillénaire. Que chaque jour, depuis toujours, des dizaines de milliers de catholiques travaillent dans le silence médiatique aux côtés des souffrants et des laissés-pour-compte.

On oublie que c’est sous le pontificat de Benoît XVI que la lutte contre les abus sexuels, le carriérisme et l’opacité financière a commencé. L’Église catholique n’est pas un parti politique. Le Pape François en est issu comme ses prédécesseurs. Et quand elle change, l’Eglise ne le fait pas dans la rupture mais dans la continuité. Mais c’est aussi et surtout le journalisme qui s’en trouve discrédité. Et c’est dommage.

Romilda Ferrauto









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