Selon plusieurs médias nigérians, plus de 70 personnes ont perdu la vie dans le nord-est
du Nigéria au cours de deux attaques dont l’une s’est déroulée en pleine messe dominicale.
De présumés activistes islamistes ont fait usage d’explosifs et d’artillerie lourde
pour attaquer un village dans un État et une église dans un autre dans le nord-est
du Nigeria, tuant environ 97 personnes et rasant des centaines de maisons, ont affirmé
lundi des responsables et des témoins.
L’attaque contre le village de Kawuri
dans l’État de Borno, qui a tué 52 personnes, présente l’un des bilans les plus lourds
depuis que les militants ont rehaussé la cadence de leurs attaques, en dépit de l’état
d’urgence militaire imposé il y a huit mois dans trois États visant à mater un soulèvement
islamiste. Une autre attaque s’est déroulée dans le village de Waga Chakawa (Etat
d’Adamawa), rapporte The Guardian. Des tireurs ont envahi l’église locale lors
de la messe dominicale et ont abattu 22 fidèles. Selon la chaîne Al-Jazeera qui se
base sur des informations fournies par des fonctionnaires et des témoins, le bilan
pourrait atteindre la centaine de morts. Ces attaques sont probablement à attribuer
au groupe islamiste Boko Haram.
Les islamistes de Boko Haram gagnent du
terrain
Dans un long entretien accordé au site de l’Aide à l’Église en
détresse (AED), Mgr Hyacinth Egbebo, vicaire apostolique de Bomadi, parle clairement
des menaces croissantes qui pèsent sur les chrétiens de sa région dans le delta du
fleuve Niger (sud du Nigeria) riche en gisements pétroliers.
« Si le Nigeria
tombe aux mains des intégristes islamistes, toute l’Afrique est en danger », déclare-t-il.
Fin 2013, des membres de l’ethnie Fulani et des combattants de Boko Haram ont massacré
70 chrétiens dans le nord du Nigeria, et des nouvelles attaques se produisent pratiquement
chaque semaine. « Boko Haram veut imposer un État islamique au nord, où tous devraient
se plier à la loi de la charia », poursuit Mgr Egbebo. Parmi les obstacles qui
s’opposent à la réalisation de cet objectif et qui deviennent donc la cible de Boko
Haram, l’évêque cite « le gouvernement, la Constitution, la police, l’armée et
les chrétiens (qui) sont en lien avec l’Occident, avec des valeurs de liberté, de
démocratie et de promotion de l’éducation. C’est pour cette raison que Boko Haram
attaque même des établissements scolaires et tue des enfants. » (Cathobel avec
RTBF, La Croix)
Photo: l'armée patrouille dans l'Etat de Borno,
au Nigéria