Grâce aux pressions internationales, un accord de cessez-le-feu a pu être signé entre
les deux factions rivales du SPLM (Mouvement de libération du peuple soudanais) qui
se combattent au Soudan du Sud depuis le 15 décembre. Le texte a été signé dans la
soirée du 23 janvier, dans la capitale éthiopienne, Addis Abeba, par les représentants
du Président Salva Kiir et par ceux de l’ancien Vice-président Riek Machar, son entrée
en vigueur étant prévu dans les 24 heures consécutives.
L’entente a été atteinte
lorsque le gouvernement de Juba a accepté de libérer 11 personnalités liées à Machar
arrêtées immédiatement après le début des combats. Le texte de l’accord prévoit en
outre que « les parties devront redéployer et/ou retirer progressivement du théâtre
des combats les groupes armés et les forces armées alliées invités par les deux adversaires
». Plusieurs sources signalent la participation aux combats de troupes ougandaises
aux côtés des forces régulières sud-soudanaises, un fait qui a suscité la préoccupation
parmi les autres Etats limitrophes.
Le cessez-le-feu, un premier pas
Le
cessez-le-feu n’est que le premier pas afin de rétablir la paix. De nouvelles négociations
sont prévues afin de parvenir à un accord politique entre les deux parties. Là encore,
plusieurs sources remarquent qu’il faudra en outre un effort intense de réconciliation
des esprits au sein de la population dans la mesure où l’affrontement politique a
immédiatement pris une connotation tribale et ethnique qui a vu s’opposer les nuer
– l’ethnie dont fait partie Machar – aux dinka – ethnie à laquelle appartient Kiir.
Entre
temps, la situation humanitaire au Soudan du Sud demeure grave. Dans la capitale,
Juba, le carburant manque alors que des nouvelles de massacres et de violences sexuelles
sur les civils proviennent de la zone directement concernée par les combats. (Fides)
Photo
: accord de cessez-le-feu à Addis Abeba le 23 janvier entre Nhial Deng Nhial (à gauche
sur la photo), à la tête de la délégation du gouvernement du Soudan du Sud et le général
Taban Deng Bai (à droite), qui menait la délégation des dissidents