(RV) Le président François Hollande a été reçu par le Pape François. Le chef d'Etat
français rencontre en ce moment le Secrétaire d’Etat, Mgr Pietro Parolin. C’est la
huitième fois qu’un président de la Ve République est reçu au Vatican.
François
Hollande est arrivé à 10h30 dans la cours Saint Damase au Vatican, accompagné d’une
escorte d’une dizaine de voitures et d’une dizaine de motos, comme c’est le cas pour
les visites de chefs d’Etat importants.
Le Pape, le visage grave, l'a accueilli
au deuxième étage du Palais apostolique. Après une poignée de main échangée face caméra,
les deux hommes se sont entretenus pendant 35 minutes en tête à tête dans la bibliothèque,
où sont reçus les chefs d'Etat. « Saint-Père, je suis très heureux d'être accueilli
ici », a dit le président Hollande en serrant la main du Pape dans la salle du
Tronetto en arrivant au deuxième étage du Palais apostolique. « Nous sommes habitués
à ces contraintes », a ajouté le président, faisant apparemment allusion à la
présence des journalistes et des photographes.
Le Pape serre le père Georges
Vandenbeusch dans ses bras
A l'issue de leur entretien, François Hollande
a présenté au Pape la délégation française, composée d’une quinzaine de personnes,
parmi lesquelles son ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, mais aussi l'écologiste
Nicolas Hulot, ou encore le père Georges Vandenbeusch qui fut retenu en otage par
le groupe islamiste Boko Haram au Cameroun pendant plus d’un mois avant d’être libéré,
le 31 décembre dernier. Le Pape s'est dit « très heureux » de le rencontrer.
Il l'a même chaleureusement serré dans ses bras.
« A bientot »
Echange
de présents. Le président français a ensuite offert au Pape un ouvrage sur Saint François
d'Assise par Maurice Boutet de Monvel, publié par Plon en 1929. « C'est aussi
votre saint patron », a glissé le Pape François à François Hollande dans un sourire.
En quittant le Pape, le président français lui a dit : « à bientot ». L'atmosphère
semblait plus détendue à l'issue de leur échange privé.
Après son passage
au Vatican, le président de la République se rendra à l’Institut français, dans le
centre de la capitale italienne, pour s’adresser à la presse. 43 journalistes sont
arrivés de Paris pour couvrir l'événement. 31 journalistes ont été accrédités à Rome.
Ils seront 81 à suivre la conférence de presse du chef de l’Etat français.
François
Hollande offrira un déjeuner de travail à l’ambassade de France auprès du Saint-Siège
au secrétaire d’Etat, Mgr Pietro Parolin, accompagné de responsables de la Secrétairerie
d’Etat et de prélats français de la curie.
Depuis 1958, à l’exception de Georges
Pompidou, tous les chefs d’Etat français sont venus au Vatican. Nicolas Sarkozy a
été reçu à deux reprises. La visite de François Hollande intervient, avec en toile
de fond, des questions qui ont suscité une vaste mobilisation des catholiques français
: la loi Taubira, la fin de vie, la réforme de la loi sur l’avortement, l’immigration.
Mais aussi des dossiers internationaux, tels que la guerre civile en Syrie et la crise
centrafricaine, suivies des deux côtés avec la plus grande attention.
Au niveau
national, la politique sociétale du gouvernement suscite incompréhensions et frustrations
dans la sphère des catholiques, y compris parmi de nombreux électeurs de François
Hollande. L’impression de voir le gouvernement passer en force, sans véritable consultation,
accentue le malaise.
Le philosophe Guy Coq, spécialiste de la laïcité,
revient sur ce climat de tensions, interrogé par Cyprien Viet
A l'occasion
de la visite au Vatican de François Hollande, plus de 100 000 jeunes catholiques de
France ont signé une pétition adressée au Pape François faisant état de leur profond
malaise sur différents sujets sociétaux. Dans cette lettre, mise en ligne il y a quelques
jours sur le site de pétitions Citizen Go, les signataires font part de l'inquiétude
grandissante de nombreux catholiques de France face à la promotion par le gouvernement
d'atteintes majeures aux droits fondamentaux de la personne humaine.
Ils évoquent
la loi Taubira, la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui,
la recherche sur l'embryon humain, l'euthanasie, la question du genre. Les jeunes
catholiques y dénoncent aussi une campagne médiatique de dénigrement d'une rare violence
ainsi que la multiplication des profanations d'églises. Les signataires demandent
au Saint-Père de trouver les mots pour exprimer leur malaise sur l'ensemble des sujets
évoqués.