(RV) Entretien - Ce vendredi 24 janvier, le président François Hollande effectue
une visite officielle au Saint-Siège, à partir de 10h30. Il est reçu par le pape François
: entretien en tête-à-tête, présentation de la délégation française, échange des cadeaux
; puis, vers 11h15, il aura un entretien avec le Secrétaire d’Etat, Mgr Pietro Parolin.
C’est la huitième fois qu’un président de la Ve République est reçu au Vatican.
Depuis
1958, à l’exception de Georges Pompidou, tous les chefs d’Etat français sont venus
au Vatican. Nicolas Sarkozy a été reçu à deux reprises. La visite de François Hollande
intervient, avec en toile de fond, des questions qui ont suscité une vaste mobilisation
des catholiques français : la loi Taubira, la fin de vie, la réforme de la loi sur
l’avortement, l’immigration. Mais aussi des dossiers internationaux, tels que la guerre
civile en Syrie et la crise centrafricaine, suivies des deux côtés avec la plus grande
attention.
Au niveau national, la politique sociétale du gouvernement suscite
incompréhensions et frustrations dans la sphère des catholiques, y compris parmi de
nombreux électeurs de François Hollande. L’impression de voir le gouvernement passer
en force, sans véritable consultation, accentue le malaise.
Le philosophe
Guy Coq, spécialiste de la laïcité, revient sur ce climat de tensions, interrogé
par Cyprien Viet :
A l'occasion
de la visite au Vatican de François Hollande, plus de 100 000 jeunes catholiques de
France ont signé une pétition adressée au Pape François faisant état de leur profond
malaise sur différents sujets sociétaux. Dans cette lettre, mise en ligne il y a quelques
jours sur le site de pétitions Citizen Go, les signataires font part de l'inquiétude
grandissante de nombreux catholiques de France face à la promotion par le gouvernement
d'atteintes majeures aux droits fondamentaux de la personne humaine.
Ils évoquent
la loi Taubira, la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui,
la recherche sur l'embryon humain, l'euthanasie, la question du genre. Les jeunes
catholiques y dénoncent aussi une campagne médiatique de dénigrement d'une rare violence
ainsi que la multiplication des profanations d'églises. Les signataires demandent
au Saint-Père de trouver les mots pour exprimer leur malaise sur l'ensemble des sujets
évoqués.
Photo : François Hollande dans son bureau de l'Élysée le 22
janvier 2014