En Tunisie, un article de loi restrictif pour les non-musulmans
Un article adopté le 20 janvier 2014 par l'Assemblée nationale constituante de Tunisie
(ANC) stipule que seuls les musulmans peuvent briguer la présidence de la République,
rapporte le site internet d'information Jeune Afrique. La controverse provoquée
par cette mesure a paralysé les débats sur l'adoption de la Loi fondamentale. Des
représentants des minorités religieuses ont dénoncé une condition discriminatoire.
« Cette condition s'oppose à la liberté de conscience, qui est désormais
un acquis et une liberté fondamentale », a dénoncé Yamina Thabet, présidente de
l'Association tunisienne de soutien aux minorités (ATSM). Lors d’une conférence de
presse relayée par le quotidien tunisien La Presse, elle a rappelé que la Constitution
est la seule garantie de protection des droits de tous les citoyens tunisiens, quelle
que soit leur appartenance religieuse, ethnique ou culturelle.
Contre «
l'enracinement de l'identité arabo-musulmane »
L'activiste s’est aussi
opposée à « l'enracinement de l'identité arabo-musulmane dans l'éducation ».
Elle a proposé de le remplacer par « l'enracinement de l'identité tunisienne, fruit
d'une histoire riche et d'un mélange de plusieurs civilisations ». Elle a en outre
lancé un appel en faveur de la libération du militant athée Jabeur Mejri, condamné
en mars 2012 à sept ans et demi de prison pour avoir publié sur sa page Facebook des
textes et des caricatures jugés insultants envers l’islam.
D'autres articles
de la Constitution, pourtant déjà adoptés, font aussi l'objet de pourparlers de dernière
minute en vue d'une modification, rapporte Jeune Afrique. Le plus disputé traite
de la liberté de conscience et des accusations d'apostasie. (apic)
Photo:
session de l'Assemblée nationale constituante tunisienne