2014-01-21 17:21:45

Mgr Zenari et les espoirs de la population syrienne


(RV) La population syrienne, dévastée par un conflit qui dure depuis trois ans, place beaucoup d’espoir dans la conférence Genève II qui démarre mercredi. Antonella Palermo a recueilli les attentes du nonce en Syrie, l’archevêque Mario Zenari, joint au téléphone depuis Damas.


Qu'attendez-vous de cette conférence ?

Il est désormais temps de tourner la page. Je dirais que le fait que cette conférence Genève II démarre est déjà un grand pas, même si nous savons que les difficultés surviendront dans les jours à venir…Jusqu’ici, ils se sont parlé, pendant ces trois ans, à travers les canons et les mitraillettes. Combien de fois mes oreilles, même ici à Damas, entendaient l’explosion d’une bombe, d’un obus et immédiatement après, la riposte des armes à feu… Le premier espoir devrait être celui d’arrêter immédiatement cette descente aux enfers. Il est temps de bloquer cette avalanche de morts et de destruction et de faire ressusciter le droit humanitaire international. Je dirais que ce seront les premiers résultats que l'on doit attendre de la Conférence.

Souhaitez-vous commenter le retrait de l’invitation à l’Iran ?

L’idéal serait une participation de tous les pays qui sont dans la région et qui ont un peu pris part à ce drame en Syrie. Naturellement, de ce que nous comprenons, il semble qu’il n’y avait pas de plateforme commune…Nous devons naturellement comprendre qu’il faut se mettre d’accord sur ce dont nous parlons. Lakhdar Brahimi a déclaré que cette Conférence est un début ,qu’il y aura plusieurs rencontres et donc, j’imagine qu’il pourrait encore y avoir un moment où l’Iran pourrait s’associer. Un jour, lorsque nous devrons mettre en œuvre les décisions - qui, nous l’espérons, seront de sages décisions pour la Syrie- tous les pays de la région devront naturellement être impliqués. Si vous me permettez également de faire un appel aux parties qui sont sur le point de se retrouver à Montreux, et qui s’assiéront autour de la table des négociations, je dirais : plus qu’à la table des négociations, je pense au chevet d’une Syrie gravement malade, au chevet de la mère patrie et lorsque vous êtes au chevet d’une mère, la première chose à faire- si ce sont de vrais enfants- consiste à comprendre comment faire vivre cette mère, lui faire récupérer la vie et la remettre en état de santé. Je dirais que ceci devrait être l’objectif principal des parties en conflit.

Selon vous, arriverons nous, lors du sommet, à une solution politique du conflit en Syrie ?

Je dirais que nous l’espérons tous. Ici, ils l’espèrent sincèrement. Les gens n’arrivent plus à aller de l’avant dans cette situation. En plus des morts, des massacres, des destructions, il y a une pauvreté croissante. Ceux qui étaient riches sont naturellement partis depuis longtemps tandis que ceux qui formaient la classe moyenne sont devenus une classe pauvre, qui s’appauvrit tous les jours davantage. Ici aussi, je voudrais faire un commentaire particulier : cette conférence de Genève II a été saluée avec beaucoup d’espoir et d’attente mais n’oublions pas les nombreuses personnes, les millions de personnes qui malheureusement, ne peuvent même pas s’intéresser ni à Genève I, ni à Genève II, ni aux résultats car tous les jours ils sont aux prises avec la faim, le froid, les blessures... Voilà, tournons-nous vers toutes ces personnes car ce sont les acteurs principaux de cette Conférence . Ils devraient être présents là-bas, si pas physiquement, au moins symboliquement.








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