(RV) Entretien - A Madagascar, c’est officiel, Hery Rajaonarimampianina remporte
l’élection présidentielle. La Cour électorale spéciale a validé ce vendredi les résultats
définitifs. Il devient alors le premier chef d’Etat élu depuis le coup de force de
2009, qui avait isolé l’île de la communauté internationale.
L’ancien ministre
des Finances, soutenu par l’homme fort du régime de transition Andry Rajoelina, s’impose
donc au second tour avec 53,49% des voix. Il était opposé à Robinson Jean Louis, soutenu
par l’ancien président en exil, Marc Ravalomanana. Le candidat battu a accusé le camp
adverse d’avoir commis des fraudes massives et revendique toujours la victoire.
Le
père Sylvain Urfer, vit sur la Grande Ile depuis 1974. Pour ce membre de
l’Observatoire de la vie publique malgache, cette élection est l’une des plus
propres de l’histoire électorale du pays depuis l’indépendance. Il l'explique à Audrey
Radondy
Il
y a eu le bulletin unique puis il y a eu beaucoup d’observateurs internationaux. Et
le processus, en gros, était quand même un peu sous surveillance de représentants
de la communauté internationale. Alors, c’est peut-être un peu trop fort de parler
de fraudes massives. Il y a eu des fraudes, c’est clair, probablement dans les deux
camps. La réaction du docteur Robinson semble quand même un peu disproportionnée par
rapport à la réalité de ce qui s’est passé. Ceci dit, il y aura peut-être par-ci par-là
des manifestations qui peuvent tourner à la violence par des partisans déçus parce
que cela représente quand même à la fois des intérêts économiques et aussi pour une
part des intérêts ethniques et que tout ceci est difficilement acceptable pour un
certain nombre de gens. Donc, il n’est pas exclu qu’il y ait des manifestations sporadiques
mais sur le fond, je pense que l’affaire est réglée.
Photo: le
nouveau président Hery Rajaonarimampianina