Soudan du Sud : la question préoccupante des réfugiés
(RV) Entretien - Les violences au Soudan du Sud font de plus en plus fuir la
population locale et posent un vrai problème humanitaire. Mardi, plusieurs dizaines
de réfugiés d'un camp de l'ONU ont été blessés par les combats qui faisaient rage
à proximité. Le matin même, plus de 200 personnes sont mortes noyées dans le naufrage
de leur bateau. Elles naviguaient sur le Nil Blanc à bord d’une embarcation surchargée
pour tenter d’échapper aux violences. Ailleurs, dans les bases de l’ONU, le nombre
de déplacés venus se réfugier a doublé, passant de 10 000 à 19 000 personnes.
Sur
le plan diplomatique, les négociations de cessez-le-feu sont toujours au point mort
à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. La question de onze prisonniers censés participer
aux discussions continue de représenter un point de crispation. Proches de Riek Machar,
l'ancien vice-président nuer limogé en juillet 2013, ils ont été arrêtés par Salva
Kiir, actuel président du Soudan du Sud, appartenant à l'ethnie dinka.
Deux
ans après sa création, le Soudan du Sud est donc au bord de la guerre civile. Et paradoxalement,
avec les combats, le Nord de ce jeune Etat se rapproche de son ennemi d’il y a encore
quelques mois, le Soudan du Nord. C’est l’avis de Christian Delmet, chercheur retraité
du CNRS, ethnologue spécialiste du Soudan. Il est interrogé par Jean-Baptiste
Cocagne
Photo
: un enfant déplacé, dans la ville de Bor au Soudan du Sud