Pour l'Eglise centrafricaine, ce n'est pas un conflit interreligieux
Les évêques catholiques de la République de Centrafrique ont critiqué la présentation
de crise par les médias, assimilée à un conflit interreligieux entre chrétiens et
musulmans. Dans une déclaration datée du 8 janvier, la Conférence épiscopale dénonce
l'amalgame et affirment que les affrontements sont politiques et militaires.L'appel
est signé par le président et le vice-président de la Conférence épiscopale de la
République de Centrafrique (CERCA), Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui,
et Mgr Nestor-Désiré Nongo Aziagbia, de Bossangoa.
Dans leur déclaration rapportée
par le Service d’information catholique pour l’Afrique (CISA), les membres de la CERCA
ont demandé de corriger « l’amalgame propagé par les médias nationaux et internationaux
donnant une connotation confessionnelle à ce conflit qui est, avant tout, politique
et militaire ». « Tout le monde doit partager la responsabilité dans cette
crise qui a mis le pays dans le chaos, et retourné les Centrafricains les uns contre
les autres », ont poursuivi les évêques, tout en invitant le gouvernement à «
assumer ses responsabilités devant la nation et devant l’histoire. Car, on ne peut
diriger un peuple avec la ruse, la manipulation et le mensonge ».
Pour
un rapatriement des mercenaires
Ils ont préconisé la démobilisation des
combattants mercenaires, leur rapatriement dans leurs pays d’origines, et la création
d’une armée nationale pour protéger le territoire nationale et la sécurité intérieure.
Ils ont également appelé à l’organisation rapide d’élections, ainsi que la mise sur
pied d’une commission internationale indépendante, chargée d’enquêter sur les violations
des droits de l’homme. (Apic)