Le Pape remercie ses gentilshommes et les « sediari »
Le Pape François a reçu ce vendredi matin, lors de deux audiences successives, les
gentilshommes de sa Sainteté et les « sediari » (porteurs) pontificaux, accompagnés
de leurs familles. À chacun, le Pape a exprimé sa gratitude pour le service rendu
à l’Église et au Saint-Siège. Il les a exhortés à poursuivre leur travail, sans l'entâcher
« d’aucun comportement de mondanité ».
Gratitude et service
Ce
sont les deux mots qui ont caractérisé les audiences du Pape François aux gentilshommes
et aux « sediari ». Aux premiers, qui accompagnent les dignitaires en visite au siège
de Pierre, le Pape a rappelé avec quel esprit ceux-ci doivent accomplir leur service
: « Comme le dit votre nom, votre fonction requiert des qualités de gentillesse
et de cordialité utiles pour mettre les personnes à leur aise. Ces qualités humaines
trouvent leurs plus authentiques racines dans une vie animée par le foi, qui fournit
un témoignage de cohérence évangélique, sans l'entâcher d’aucun comportement de mondanité
».
Nous sommes à présent au terme de la période de Noël, a ajouté le Pape,
nous sommes tous touchés par « la merveille de Dieu fait enfant dans la grotte de
Bethléem ». Cette admiration, a-t-il déclaré, doit toujours rester avec nous, pas
seulement à Noël :
« Nous sommes attentifs et nous prions afin que cette
lumière intérieure ne se dissout pas et pour que nous puissions porter dans notre
vie quotidienne, familiale et professionnelle, la joie de la foi qui s’exprime dans
la charité, le bénévolat et la tendresse ».
Les idéaux qui animent ce
service
S’adressant aussi aux « sediari » pontificaux, le Pape a souligné
que le mystère de la naissance de Jésus « nous appelle à témoigner dans notre
vie, l’humilité, la simplicité et l’esprit de service » que le Seigneur nous a
enseigné. Si le travail est vécu « avec ce comportement intérieur » alors,
« il peut devenir apostolat » et transmettre « la joie d’être chrétiens
». Ceci, a-t-il souligné, « est possible si nous maintenons vivant le dialogue
avec le Seigneur ». Ces derniers mois, a-t-il confié, « je me suis rendu compte
des idéaux qui animent votre travail ». L’amour porté à l’Église, « la cordialité
accueillante, la patience, le calme et la sérénité de comportement constituent
un belle carte de visite pour tous ceux qui accèdent au Palais Apostolique afin de
rencontrer le successeur de Pierre ».
« Pour tout cela, je tiens à vous
remercier cordialement, vraiment ! Je vous remercie cordialement et je me sens redevable
envers vous. Je remercie également la tendresse avec laquelle vous prenez les enfants
pour me les amener aux audiences publiques. J’ai demandé à l’un d’entre vous : «
Mais toi, combien d’enfants as-tu ? Parce qu'il est évident que tu sais comment les
soulever. Ça se voit!».
Des hommes dévoués au Pape
La Famille
pontificale est composée d’une section ecclésiastique et d'une section laïque. Les
gentilshommes de Sa Sainteté font partie de cette dernière. Ils sont les héritiers
des « camériers laïcs de cape et d’épée » de la cour des papes du XVIe siècle. Ils
assuraient alors des fonctions matérielles ou honorifiques et étaient classés selon
des titres et un protocole très strict. En 1968, le pape Paul VI a supprimé ces distinctions
en leur donnant à tous le titre de gentilhomme.
Recrutés dans la noblesse
et l’élite sociale, ils sont nommés par le pape. Ils portent pendant leur service
au palais et lors des audiences diplomatiques, l’habit noir, le frac, une triple chaîne
d’or aux armes pontificales avec des médaillons portant les lettres entrelacées “GSS“,
abréviation de leur titre, et leurs différentes décorations pontificales, médailles
civiles et militaires d’autres pays.
Les «sediari» pontificaux sont également
un corps de la Maison pontificale. Comme pour les gentilshommes, leur charge a souvent
un aspect héréditaire. Autrefois, ils portaient les trônes pontificaux et, en particulier,
la ‘Sedia gestatoria’ que les papes utilisaient lors des audiences, jusqu’à Jean Paul
Ier (1978). Avec la réforme et l’allégement du cérémonial pontifical par Paul VI,
les «porteurs» sont devenus des membres de l’Antichambre pontificale et les plus proches
collaborateurs du préfet.
Aujourd'hui, les «sediari» ne portent plus les papes,
sauf à l’occasion de leurs funérailles, comme ce fut le cas pour Jean Paul II en avril
2005. En revanche, ces dernières années, ils furent appelés à pousser l ’estrade mobile
utilisée par le pape polonais pour se déplacer lors des grandes cérémonies dans la
basilique Saint-Pierre, puis par Benoît XVI dans la dernière partie de son pontificat.
(avec apic/imedia)