2014-01-10 16:33:48

La médiation de Sant'Egidio au Soudan du Sud


Au Soudan du Sud, la situation a continué de se détériorer, les combats engagés entre les partisans du président et de son ancien numéro deux se sont propagés dans 7 des 10 Etats du pays. Cette semaine, une délégation de la Communauté de Sant’Egidio a rencontré à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, les leaders des deux parties qui s’affrontent dans la crise au Soudan du Sud. Ce déplacement avait pour but de leurs permettre d’évaluer la situation, de reprendre contact avec les acteurs du conflit et de soutenir la médiation en cours.

Une médiation qui ne se passe pas sans difficultés, comme l’explique Mauro Garofalo des relations internationales de la Communauté catholique Sant’Egidio, interrogé par Audrey Radondy RealAudioMP3


Pendant les négociations, il y a des affrontements sur le terrain. Nous savons bien que même aujourd’hui, il y a des morts au nord de Djouba, à 15km de Bor. Il y a des prisonniers politiques et des rebelles qui sont emprisonnés par le gouvernement à Djouba. Il y a des rebelles qui attaquent les villes. La plus grande difficulté, c’est dans la situation générale du pays. C’est un pays qui a obtenu l’indépendance contre tout le monde. Donc, ils ont obtenu quelque chose qui relève presque du miracle. Mais ils n’ont pas vraiment bâti l’État et l’unité. C’est surtout cela : on parle toujours des affrontements mais ce n’est pas un affrontement inter-religieux car tout le monde est chrétien. Je pense que ce n’est même pas un affrontement ethnique. C’est surtout un affrontement politique sur la répartition du pouvoir.

Quelles pourraient être les conséquences de ce problème politique au niveau humanitaire sur les populations ?
Les conséquences sont déjà bien évidentes dans le sens où il y a des morts, des réfugiés. Il y a quelqu’un qui parle déjà de plus de 1000 morts. La situation humanitaire est terrible. Cela s’est passé dans une situation déjà fragile, déjà un peu déstabilisée. Donc, c’est la pire situation qu’on puisse trouver.

Est-ce que vous pensez que si cette crise ne trouve pas d’issue, ça pourrait mettre en danger ce tout nouvel État ?
Oui, l’État est déjà en danger dans le sens où quelques années, quelques mois après l’indépendance, ils sont déjà en crise. Ils sont vraiment en train de jeter à la poubelle tout ce qu’ils ont obtenu dans les accords. Donc, il faudra les aider à retrouver au moins quelques formes de coopération. Maintenant, la seule forme de coopération, c’est les affrontements sur le terrain. C’est cela qu’il faut résoudre avant tout et ensuite, on verra. Mais la situation est très difficile.
Est-ce qu’il ne faudra peut-être pas demander le soutien de forces extérieures ?
Avant tout, il faudra demander l’aide de l’Union africaine. Ce n’est pas par chance que les négociations ont eu lieu à Addis Abeba. La seule voie de solution que je vois, c’est un dialogue politique car il s’agit du même parti. Donc, c’est entre eux qu’il faudra trouver la voie pour se parler, coopérer une nouvelle fois. Sur l’intervention, quand il y aura un accord sur le feu pour partager le pouvoir. Après, on va voir mais c’est surtout la médiation politique entre les deux.


Photo: déplacés au Sud Soudan







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