Le Cardinal Vingt-Trois dénonce la culture de la provocation
Le cardinal André Vingt-Trois a dénoncé, début janvier 2014, les actes de provocation
qui ont défrayé la chronique, en France, à la fin de l'année. Face aux actions antichrétiennes
des activistes féministes Femen et antisémites du comédien Dieudonné, il a déploré
que les provocations et la dérision soient devenues « comme une seconde culture
».
« Mon souhait pour 2014 est que notre société s’apaise », a déclaré
l'archevêque de Paris sur les ondes du média catholique français Radio Notre-Dame.
Il a regretté le stress et l'agitation sociale provoqués par une « culture de
la dérision » malsaine, porte ouverte à tous les excès. Sur l'affaire de la militante
du mouvement Femen qui a simulé un avortement, fin décembre, dans l'église parisienne
de la Madeleine, le cardinal a expliqué avoir évité de réagir prématurément, pour
ne pas faire le jeu des activistes, qui cherchent à « faire du buzz ». Il
s'est tout de même étonné de l'absence de réaction des grands défenseurs de la laïcité,
« car c'était le moment de montrer que la laïcité est la protectrice des croyances
et des religions! ». L'archevêque a également regretté que des voix importantes
soient restées muettes.
Réimplanter une culture du respect de l'autre
Pour
l’affaire de l'humoriste Dieudonné, l’intervention du ministre de l'Intérieur Manuel
Valls « a eu un effet salutaire dans la mesure où elle fait réfléchir, et il faut
faire réfléchir », a relevé le prélat français. Le geste dit de la « quenelle
», inventé par l'humoriste et considéré comme un salut nazi inversé, a été, ces derniers
temps, repris par certaines personnalités françaises, notamment des footballeurs.
Les polémiques en rapport à ce geste se sont multipliées sur internet, notamment sur
les réseaux sociaux.
Mgr Vingt-Trois a souligné à ce sujet que l’histoire du
XXe siècle avait montré la progressivité de la montée de l'antisémitisme, qui passe
par des événements, des paroles, des articles, des spectacles. « Rien n’est anodin
en matière d’antisémitisme, comme pour la xénophobie ou la discrimination religieuse
», a-t-il martelé. Le prélat a déploré l'insensibilité de ses concitoyens à la dépréciation
progressive des seuils à ne pas franchir. « Une culture du respect de l’autre,
des autres religions, doit se réimplanter d’une manière forte », a-t-il souligné.
Le
poison de l'antisémitisme
L'archevêque de Paris a rappelé que l’antisémitisme
était « un poison, qui n’est pas simplement une agression contre les juifs, mais
une agression qui concerne l’humanité entière. Car quand on attaque le juif parce
qu’il est juif, on touche à quelque chose qui est au cœur de la révélation judéo-chrétienne,
de même que quand on attaque un chrétien parce qu’il est chrétien ». (Apic)