(RV) Entretien - Il y a 50 ans, du 4 au 6 janvier 1964, Paul VI effectuait
un pèlerinage historique en Terre Sainte, qui allait marquer une étape fondamentale
sur le chemin de l’unité de l’Eglise. L’accolade émouvante à Jérusalem entre l’Évêque
de Rome, Paul VI et le patriarche de Constantinople Athenagoras restera dans les annales.
C’était avant la guerre des Six jours, dans un contexte politique complètement différent
du contexte actuel.
Paul VI avait manifesté son désir d’entreprendre un tel
voyage en septembre 1963, trois mois après son élection et une semaine avant la reprise
des travaux conciliaires, inaugurés par son prédécesseur Jean XXIII ; un voyage éminemment
religieux, tenait-il à préciser, un voyage court, simple, placé sous le signe de la
piété, de la pénitence et de la charité.
Les préparatifs furent faits dans
la plus grande discrétion en raison de la complexe situation politique et religieuse.
Paul VI en fit l’annonce officielle le 4 décembre, devant l’assemblée conciliaire.
Un
retour aux sources de la foi
Son objectif était de retourner aux sources
de la foi chrétienne et de la vie de l’Église, d’offrir au Christ son Église, d’appeler
les Frères séparés à faire partie d’une seule et sainte Église, et de prier pour la
paix. Ce fut à la fois un acte de dévotion personnelle et un message hautement symbolique
adressé au Concile et à l’Eglise tout entière qui s’interrogeait à l’époque sur son
identité et sa mission. Paul VI devait effectuer d’autres voyages importants : en
Inde et au siège des Nations unies à New York. Mais son pèlerinage en Terre Sainte
avait définitivement marqué son pontificat. Une invitation à l’Église à se décentrer
d’elle-même, à se recentrer sur le Christ et sur ses origines et à se mettre en chemin
vers de nouvelles frontières.
C’est dans ce contexte que s’inscrit la signification
œcuménique du voyage de Paul VI en Terre Sainte. En rencontrant Athenagoras et d’autres
responsables des Églises orientales, Paul VI a exprimé la volonté de l’Église catholique
de mettre fin à l’hostilité et à l’indifférence du passé pour ouvrir une nouvelle
saison de dialogue. Cette rencontre devait absolument avoir lieu là où fut plantée
la croix glorieuse du Sauveur, Jérusalem, à l’endroit qui pour les chrétiens doit
être le centre du monde. (RV avec Institut Paul VI de Brescia)
L’historien
Philippe Levillain, revient au micro de Cyprien Viet sur ce voyage, qui fut aussi
à l'époque, très médiatique.