Message pour la paix de François : fraternité contre mondialisation de l’indifférence
(RV) Le bien de la fraternité peut vaincre l’expansion de la mondialisation de l’indifférence,
à laquelle le pape François a plusieurs fois fait allusion. Ce mercredi 1er janvier
2014, on célèbre la 47° Journée mondiale de la Paix sur le thème : Fraternité, fondement
et chemin de la paix.
Le texte est une invitation à dépasser les barrières.
Le Saint-Père rappelle que les frontières ne parviennent pas à empêcher les autres
d’entrer dans nos propriétés ou nos nations ; elles ne servent qu’à nous enfermer.
On peut gaspiller sa vie à ériger des murs et à tracer des frontières ou bien, au
contraire, choisir de vivre en les franchissant. On peut alors découvrir que la vie
est magnifique de l’autre côté du mur. Pour le Souverain Pontife, ces barrières ne
sont pas seulement économiques ou sociales. Les limites, dont parle le Pape, ce sont
les inégalités, les vexations, le profit, la corruption, les malversations, la mauvaise
foi, l’égoïsme, le repli sur soi et sur ses propres certitudes, le désir de les imposer
aux autres.
Dans notre culture du bien-être, les autres sont perçus comme
des étrangers ou des antagonistes, plutôt que comme des voisins ; les pauvres sont
souvent considérés comme un fardeau, ou sont, dans le meilleur des cas, l’objet de
compassion. Le Pape François nous invite à dépasser nos propres limites, à refuser
la culture du rebut et à promouvoir la culture de la rencontre pour réaliser un monde
plus juste et pacifique.
Les alertes ignorées
Malgré les cris
d’alarme lancés dès les années 1970 sur les risques économiques et écologiques liés
à l’économie de marché et au rythme effréné de consommation adopté par les sociétés
opulentes, on a dépassé bien des limites avec les conséquences que l’on peut déjà
constater. Le Pape François regrette l'augmentation inquiétante de la pauvreté relative,
qui amène à de graves inégalités entre des personnes et des groupes qui cohabitent
dans la même région ou dans un contexte historico-culturel déterminé.
Il fustige
les nouvelles idéologies, caractérisées par un individualisme diffus, un égocentrisme
et un consumérisme latents, qui affaiblissent les liens sociaux. Il lance un appel
fort contre ceux qui utilisent les armes pour semer violence et mort, invoquant la
non-prolifération et le désarmement de tous, en commençant par le désarmement nucléaire
et chimique. Il rappelle que la nature est un don du Créateur qu’il faut respecter.
En clair, c’est par la fraternité que passe la lutte contre la crise actuelle.
La
fraternité demande du courage
La fraternité doit marquer de son empreinte
tous les aspects de la vie, y compris l’économie, les finances, la société civile,
la politique, la recherche, le développement, ainsi que les institutions publiques
et culturelles. Les chefs d’Etat sont notamment appelés à mettre en œuvre des politiques
efficaces basées sur le principe de la fraternité afin de s’assurer que tous puissent
accéder aux capitaux, aux services, à l’éducation, à la santé et aux technologies.
Nous devons repenser nos modèles de développement économique et changer nos
modes de vie. Cela demande du courage, reconnaît le Pape François. Depuis Caïn et
Abel, les hommes et les femmes ont du mal à vivre ensemble, à prendre soin les uns
des autres, au sein même des familles. Le Saint-Père insiste pourtant sur le devoir
de solidarité, qui exige que les nations riches aident celles qui le sont moins ;
sur le devoir de justice sociale et le devoir de charité universelle, qui implique
de promouvoir un monde plus humain pour tous.