(RV) « La famille, un lieu privilégié » : c’est le thème de la VIIème rencontre européenne
des familles qui se tient à Madrid, la capitale de l’Espagne. Le Pape François s’adressera
aux participants par vidéoconférence dimanche lors de la prière de l’angélus.
Cette
rencontre se déroule dans un pays qui a été marqué cette semaine par le projet de
loi du gouvernement de Mariano Rajoy sur l’avortement. Il prévoit de n’autoriser l’interruption
volontaire de grossesse que dans deux cas bien précis : le viol et le risque pour
la santé de la mère. Ce projet défendu par le ministre de la justice Alberto Ruiz
Gallardon, devrait être adopté sans problème par le Parlement, le Parti Populaire
y possédant la majorité absolue.
Cependant, ce projet n’en finit pas de créer
des remous en Espagne. Après les protestations de la gauche et des mouvements féministes,
des réserves exprimées par des députés du Parti Populaire, ce sont les psychiatres
qui montent au créneau. Selon le projet gouvernemental, ils auront leur mot à dire,
devant évaluer le cas échéant, si une grossesse présente un risque psychique pour
la mère. Selon la présidente de l’Association espagnole de neuropsychiatrie (AEN),
le gouvernement veut imposer aux psychiatres « un rôle qui ne leur correspond pas.
L’interruption de grossesse est une question qui n’a rien à voir avec la santé mentale,
la femme qui avorte n’est pas une malade mentale », s’est indignée Eudoxia Gay.
Selon
le père Patrick Royannais, prêtre de la paroisse française de Madrid, ce projet
ne s’attaque malheureusement pas aux raisons qui poussent des femmes à avoir recours
à l’avortement.
Propos recueillis
par Xavier Sartre
Photo: Mariano Rajoy, le premier ministre espagnol