2013-12-21 08:33:51

Soudan du Sud : les appels au dialogue se multiplient


« Une jeune nation désormais au bord de la guerre civile » : les mots sont de Barack Obama, au sujet du Soudan du Sud, où les violences inter-ethniques font craindre une véritable guerre civile. Hier, trois casques bleus indiens, ainsi qu’une dizaine de civils ont été tués dans l'attaque d'une base de l'ONU à Akobo, dans l’est du pays.

La communauté internationale ne cache donc pas son inquiétude. Le Conseil de sécurité de l’ONU, réuni en urgence hier soir, et les Etats-Unis appellent les factions rivales au dialogue. Et pour favoriser ce dialogue, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a annoncé l’envoi sur place de son émissaire spécial dans la région, l'ambassadeur Donald Booth. Sa mission ? Réunir à la même table les deux hommes responsables de l’embrasement : le président sud-soudanais Salva Kiir et son rival Riek Machar.

Fermeté des Etats-Unis

John Kerry joue la carte de la fermeté : il exige la maitrise des groupes armés sous leur contrôle et la fin des attaques contre les civils.
Les Etats-Unis qui avaient soutenu l’indépendance du Soudan du Sud en 2011, se veulent même menaçants : ils seraient prêts à mettre fin à leur soutien au Soudan du Sud si les violences devaient continuer.
De leur côté, les autorités sud-soudanaises se veulent rassurantes, et affirment contrôler la situation, mais rien n’est moins sûr. Les foyers de tension et affrontements inter-ethniques se multiplient dans plusieurs villes et localités du pays. Et ce sont aujourd’hui 35 000 civils qui se sont réfugiés sur des bases de l’ONU dans le pays.

Les églises appellent à la paix et à la réconciliation

D’autres voix se sont élevées, en faveur du dialogue, celles des églises chrétiennes. Selon le Sudan’s Catholic Radio Network, S.Exc. Mgr Erkulano Lodu Tombe, Evêque de Yei, a adressé un appel aux militaires de la caserne locale afin qu’ils évitent d’écouter certains hommes politiques qui créent la confusion et la division dans les esprits. Lui a fait écho Elias Taban, évêque de l’église presbytérienne de Yei, qui a affirmé que « certains traîtres sud-soudanais entendent promouvoir le tribalisme pour maintenir le pays dans le sous-développement ».

Les responsables religieux chrétiens ont en outre écrit une lettre commune. Se qualifiant comme « membres natifs des communautés Dinka et Nuer », les Evêques et leur clergé affirment « être non pas des représentants de tribus ou de dénominations (religieuses) mais des représentants et des responsables de l’Eglise et du Corps du Christ ».

Exprimant leur douleur pour les violences perpétrées à Juba et dans l’Etat de Jonglei, les auteurs de la lettre affirment « condamner et corriger les allégations des moyens de communications, qui indiquent que la violence dérive d’un conflit entre les tribus Dinka et Nuer. Ce qui est arrivé ne doit pas être décrit comme un conflit ethnique. Il existe plutôt des contrastes politiques entre le Sudan People’s Liberation Movement et les responsables politiques du Soudan du Sud ».

Les responsables religieux dénoncent les meurtres perpétrés sur base ethnique et font appel aux hommes politiques afin qu’ils cessent d’inciter à la violence et les appellent en revanche à œuvrer en faveur de la paix et de la réconciliation. (Avec agences)


Photo : Des habitants de Juba fuyant les violences cherchent refuge dans les bases de l'ONU








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