Le Pape à la Curie Romaine : Les bavardages abîment la qualité des personnes, abîment
la qualité du travail et de l’environnement
C’est samedi que les membres des différents organismes œuvrant aux côtés du Pape à
la Curie Romaine, ont choisi pour lui présenter leurs vœux. Conduits par le doyen
du collège des cardinaux, le Cardinal doyen, Angelo Sodano, les différents collaborateurs
du Pape ont été accueilli très cordialement par François qui a tenu à saluer d’une
manière particulière Mgr Pietro Parolin qui, a-t-il dit, « a commencé depuis peu
son service de Secrétaire d’État, et qui a besoin de nos prières ! » Le Pape a
remercié les membres de la Curie romaine grâce auxquelles, le Successeur de Pierre
peut exercer son ministère en faveur de toute l’Eglise. « Je sens le besoin, en mon
premier Noël d’Évêque de Rome, de vous dire un grand « merci »; pour l’engagement,
pas toujours facile, à collaborer au bureau, à s’écouter, à se confronter, à valoriser
les différentes personnalités et qualités dans le respect réciproque ».
Servir
l’Église universelle et les Églises particulières
« De façon particulière,
je désire exprimer ma gratitude à ceux qui en cette période terminent leur service,
et partent à la retraite. Nous savons bien que, comme prêtres et évêques, on ne part
jamais à la retraite, mais du bureau, oui, et c’est juste, pour se consacrer aussi
un peu plus à la prière et au soin des âmes, en commençant par la sienne ! Donc, un
« merci » spécial, du fond du cœur, à vous chers frères qui laissez la Curie, spécialement
à vous qui avez travaillé ici pendant de nombreuses années et avec beaucoup de dévouement,
de façon cachée », a dit le Pape Il a poursuivi en relevant que la « professionnalité,
qui signifie compétence, étude, mise à jour… est une qualité fondamentale pour travailler
à la Curie. La seconde caractéristique est le service, service du Pape et des Évêques,
de l’Église universelle et des Églises particulières. Dans la Curie Romaine on apprend,
« on respire » de manière spéciale cette double dimension de l’Église, cette compénétration
entre universel et particulier ; et je pense que c’est une des expériences les plus
belles de celui qui vit et travaille à Rome : « sentir » l’Église de cette manière.
Quand il n’y pas de professionnalisme, lentement on glisse vers le terrain de la médiocrité.
»
La sainteté dans la Curie Romaine signifie objection de conscience
Le
Pape a poursuivi son discours en affirmant qu’il fallait ajouter à ces deux qualités
une troisième : la sainteté de vie. « Et je voudrais dire ici que dans la Curie
romaine il y a eu et il y a des saints. Je l’ai dit publiquement plus d’une fois,
pour remercier le Seigneur. Sainteté signifie vie immergée dans l’Esprit, ouverture
du cœur à Dieu, prière constante, humilité profonde, charité fraternelle dans les
relations avec les collègues. Elle signifie aussi apostolat, service pastoral discret,
fidèle, accompli avec zèle au contact direct du peuple de Dieu. Ceci est indispensable
pour un prêtre. Sainteté dans la Curie signifie aussi objection de conscience. Oui,
objection de conscience aux bavardages ! Nous insistons beaucoup à juste titre sur
la valeur de l’objection de conscience, mais peut-être devons-nous l’exercer aussi
pour nous défendre d’une loi non écrite de notre environnement, qui est malheureusement
celle des bavardages. Alors faisons tous objection de conscience ; mais attention
je ne veux pas faire seulement un discours moral ! Parce que les bavardages abîment
la qualité des personnes, abîment la qualité du travail et de l’environnement », a
souligné le Pape François.