(RV) « Une nation ne peut vivre si elle continue à nourrir de la haine dans son
cœur ». Dans une lettre empreinte de tristesse envoyée à l’AED, l’Aide à l’Église
en détresse, Mgr Juan José Aguirre, évêque de Bangassou, décrit la dramatique situation
en République centrafricaine.
Le pays est déchiré par la violence alors que
les attaques perpétrées contre l’Église et la communauté chrétienne sont désormais
devenues quotidiennes. « Où s’est cachée la paix en Centrafrique ? se demande
Mgr Aguirre. Cela fait désormais dix ans que se succèdent les coups d’état, que
nous respirons de façon pérenne l’odeur de la poudre à canon, que nous vivons en mourant.
Maintenant que se rapproche la naissance de notre Seigneur, nous nous demandons :
ça sera un Noël de fête ou de machettes et de gardes présidentielles ? »
Après
les nombreux appels lancés par les diocèses africains, la fondation pontificale a
décidé de promouvoir une neuvaine de prière pour la paix en Centrafrique à laquelle
ont adhéré les 17 sièges nationaux de l’AED. La neuvaine a commencé mardi et se conclura
le jour de Noël. Pour chacun de ces neuf jours, la prière sera accompagnée par des
témoignages.
« Après 35 ans en Afrique, affirme encore l’évêque de Bangassou,
je sais par expérience que la prière a le pouvoir de dissoudre la haine. C’est
pour cela que je m’unis de tout cœur à la neuvaine de prière pour la paix en Centrafrique
promue par l’Aide à l’Église en détresse ».
Désarmement en cours
Dans
le pays, l’opération des forces armées françaises se poursuit. Plus de 7000 membres
de l'ex-rébellion centrafricaine Séléka, désormais au pouvoir, ont été désarmés à
Bangui et sont maintenant consignés dans leurs casernes, a indiqué mercredi à l'AFP
un haut-responsable de la force africaine dans le pays.
Après des mois d'exactions
en tous genres des Séléka sur les populations chrétiennes, les violences inter-religieuses
se sont déchaînées le 5 décembre et les jours suivants, à la faveur d'une attaque
de milices chrétiennes sur Bangui, et des représailles sanglantes de la Séléka qui
ont suivi. Ces événements ont précipité l'intervention militaire de la France, avec
1600 soldats qui tentent depuis lors de désarmer les belligérants et opèrent en soutien
à la Misca.
La « tension est fortement retombée » en Centrafrique, après
les violences de ces deux dernières semaines, a estimé mercredi le chef du dispositif
militaire français dans ce pays, le général Francisco Soriano. Dans la capitale Bangui,
« nous continuons les opérations de désarmement, de contrôle, mais en veillant
à ne pas perturber la vie qui reprend », a-t-il expliqué. La Centrafrique est
plongée dans le chaos depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la Séléka, une coalition
hétéroclite de groupes armés musulmans venus du nord du pays. (RV avec agences)
Photo
: des réfugiés dans un camp dans les jardins de Notre Dame de Fatima à Bangui le 16
décembre