127 000 Ethiopiens expulsés d'Arabie Saoudite pris en charge par la Caritas
(RV) La Caritas se mobilise en faveur des Ethiopiens sans papiers expulsés sans ménagement
d’Arabie Saoudite et contraints de revenir au pays. Ils sont déjà plus de 127 000,
un nombre beaucoup plus élevé que prévu, dont des femmes enceintes, des malades, des
victimes d’abus et de mauvais traitements. Ils étaient entrés illégalement en Arabie
Saoudite, à la recherche d’une vie meilleure et ils n’ont plus rien. Cet afflux constitue
un défi de taille pour Addis Abeba, le pays étant confronté à un chômage massif. Face
à l'urgence, l’Organisation internationale des migrations (OIM) estime les besoins
à près de dix millions d’euros. Les rapatriés ont besoin de logements provisoires
et de nourriture.
Aux côtés du gouvernement et des organisations internationales,
Caritas Ethiopie est à pied d’œuvre. L’Eglise catholique locale a déjà fourni du matériel
de première nécessité, des produits d’hygiène pour les femmes et les enfants, du lait
et de l’eau potable, grâce aussi au soutien de Caritas Irlande. L’archevêque d’Addis
Abeba a demandé à toutes les paroisses du pays d’organiser des prières et des collectes.
Les témoignages des rapatriés sont accablants quant aux conditions de vie qui étaient
les leurs en Arabie Saoudite : violences physiques et mentales, salaires dérisoires,
discriminations, biens volés par les forces de l’ordre, conditions de travail indignes
: un véritable calvaire.
Des Yéménites, Soudanais, Erythréens, Philippins,
Bangladeshis ou Indiens ont subi le même sort. L’Arabie Saoudite compte près de 9
millions de travailleurs étrangers. Pour créer des emplois pour les citoyens saoudiens
et éviter la contagion des printemps arabes, Ryad a commencé depuis le 4 novembre
à appliquer des mesures contre les travailleurs clandestins. Des centaines de milliers
d’immigrés asiatiques sont concernés.
Photo : Des Ethiopiens expulsés
d'Arabie Saoudite cherchent leurs bagages à l'aéroport d'Addis Abeba