(RV) Entretien - En France, la conférence de citoyens sur la fin de vie a préconisé
ce lundi la légalisation du suicide médicalement assisté à condition que le patient
puisse décider en pleine conscience. Mis sur pied par le Comité consultatif national
d'éthique à la demande de François Hollande, le groupe de travail, composé de 18 citoyens,
s’oppose à l’inscription de l’euthanasie dans la loi mais se déclare favorable à des
exceptions d’euthanasie, dans des cas particuliers, strictement encadrés.
Le
panel des citoyens se prononce par ailleurs pour le développement massif de l’accès
aux soins palliatifs et évoque également l’autorisation de la sédation en phase terminale,
soulignant que dans cette phase l’objectif de soulagement de la douleur et de la souffrance
du patient doit primer sur le risque de décès pouvant survenir à l’issue d’une sédation
profonde. Ces 18 personnes ont été sélectionnées par l’institut de sondages Ifop.
Elles se sont réunies durant trois week-ends à huis clos pour entendre les avis de
diverses personnes qualifiées.
Jean-Baptiste Cocagne a recueilli la réaction
du directeur du mouvement Human Life International, Joseph Meaney :
La
Conférence épiscopale française a également réagi par l'intermédiaire de son porte-parole
Mgr Bernard Podvin. Il est interrogé par Audrey Radondy
« Les partisans
de l’euthanasie disent que même les propositions de la Conférence citoyenne est une
fausse bonne idée. Alors si eux-mêmes le disent, il y a vraiment de quoi s’inquiéter.
Ça veut dire que ce que la Conférence citoyenne propose - et que ,bien sûr, je désapprouve
- ne serait à leurs yeux pas encore suffisant, la porte ne serait donc pas encore
suffisamment ouverte à l’euthanasie. Il y a là quelque chose de très inquiétant !Quel
est le statut de cette consultation ? À travers toutes ces consultations successives
et confuses, on est en train de brouiller le message sur une question qui est très
grave, cruciale, qui demande un infini respect des personnes. Parler d’exception d’euthanasie,
c’est ouvrir la porte à des choses que l’euthanasie va ensuite provoquer bien plus
gravement. Il y a donc vraiment beaucoup de gravité et on peut aussi regretter qu’à
quelques jours de Noël, les esprits soient perturbés comme cela sur des questions
aussi sérieuses. »