(RV) Entretien - Lundi 9 décembre, un accord a finalement été trouvé entre
les 27 pays membres de l’Union européenne (UE) sur le dossier des travailleurs détachés.
Ils sont un million et demi en Europe. Selon une directive de 1996, une entreprise
peut envoyer un employé dans un autre pays de l’UE, à condition de se conformer aux
lois du marché du travail du pays d’accueil. En revanche, les cotisations sociales
restent payées dans le pays de l’entreprise.
Pour le gouvernement français,
c’est une porte ouverte au dumping social et à la fraude. Paris crie à la concurrence
déloyale et a fait de la révision de ce statut un cheval de bataille. Beaucoup d’entreprises,
notamment dans les secteurs du bâtiment, industriel ou de l’intérim, détournent les
conditions du texte et en profitent pour baisser les salaires. La France est l’un
des pays de l’UE qui accueille le plus de travailleurs détachés : ils sont officiellement
144 400 mais le ministère de l’économie table plutôt sur 350 000 salariés.
A
quelques mois des élections européennes, Fabien Tripier, professeur à l’université
Lille 1 et conseiller scientifique au CEPII, revient pour nous sur les enjeux
de ce dossier sensible
Photo
: Laszlo Andor, le commissaire européen à l'emploi, aux affaires sociales et à l'inclusion
en charge du dossier des travailleurs détachés