Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 15
décembre, troisième dimanche de l'Avent. Evangile selon Saint Matthieu 11, 2 - 11:
« Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds
entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres.
» Ecoutez le commentaire du Père Pascal Montavit
Le troisième
dimanche de l’Avent prolonge notre méditation de la semaine dernière sur Jean-Baptiste,
le précurseur de Jésus. Ce dernier est maintenant en prison et envoie des messagers
au Seigneur afin de lui demander s’il est celui qui doit venir ou s’il convient d’en
attendre un autre. Voici un passage surprenant si l’on se rappelle que Jean-Baptiste
lui-même a désigné Jésus comme étant le Messie (Mt 3,14). Ce paradoxe peut être compris
de deux manières différentes. Jean-Baptiste est en prison. Il a œuvré avec
zèle pour le Royaume et maintenant il est persécuté. Il n’est pas impossible de penser
qu’il traverse une épreuve et qu’il cherche le réconfort de Jésus afin de la surmonter.
Cette interprétation est fidèle à la présentation de Jean-Baptiste comme étant le
nouvel Élie. En effet, le prophète Élie lui-même, après avoir mené à bien la mission
que Dieu lui a confiée au Mont Carmel, est persécuté et souhaite mourir dans le désert.
Il dit : « C’en est assez maintenant, Seigneur ! Prends ma vie, car je ne suis pas
meilleur que mes pères » (1 R 19,4). Un ange vient alors pour le toucher, lui donner
à manger et l’encourager à continuer son chemin. Au bout de ce chemin, Élie rencontre
le Seigneur dans le bruit d’une brise légère (1 R 19,12). Il est donc possible que
Jean-Baptiste, par cette question, ait cherché un réconfort de la part de Jésus. Une
autre manière de comprendre cette question est liée aux disciples. Jean-Baptiste sait
que sa fin est proche et pourtant certains continuent de rester avec lui. En les envoyant
poser une question à Jésus, il leur montre celui qu’ils doivent suivre désormais.
Jean-Baptiste s’efface et Jésus entame sa vie publique. De plus, la réponse de Jésus
aux disciples est claire : « […] les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux
sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle
est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! » (Mt
11,5-6). Tous ces miracles témoignent de la venue du Messie selon le prophète Isaïe
(Is 26,19 ; 29,18…). Jésus est donc en train de dire : « Je suis le Messie ». Ou encore
: « C’est moi qu’il faut suivre désormais ». Jean-Baptiste, du fond de sa prison,
ne garde rien pour lui. Jusqu'au bout, il indique Jésus, l’Agneau de Dieu qui enlève
le péché du monde. Enfin, cet Évangile se termine par une affirmation sur
le Royaume des Cieux : « Amen, je vous le dis : parmi les hommes, il n’en a pas existé
de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des Cieux
est plus grand que lui ». Cette déclaration de Jésus montre la grandeur du bonheur
auquel est appelé tout homme. Il est vrai que Jésus nous dit lui-même, par ailleurs,
que la porte de ce Royaume est étroite. Mais la Miséricorde de Dieu est là qui nous
permet de passer toutes les portes. En ce jour, demandons au Seigneur d’être
comme Jean-Baptiste, c’est à dire d’attendre notre réconfort de Dieu seul et de ne
rien garder pour nous, d’être prêts à tout lui offrir. C’est alors que nous pourrons
nous aussi entrer dans son Royaume et recevoir de lui la vie éternelle.