« Nkosi sikelel' iAfrika », Que Dieu bénisse l'Afrique. C'est avec l'hymne sud-africain
qu'a débuté mardi à Soweto la grande cérémonie d'hommage à Nelson Mandela, en présence
d'un grand nombre de chefs d'Etat et d'environ 40 000 personnes. Tous sont unis par
la fierté de rendre à ce héros universel un dernier adieu digne de ce géant du XXe
siècle, qui a su réconcilier Noirs et Blancs après des décennies de ségrégation raciale.
Le
pape François est représenté par le cardinal ghanéen Peter Kodwo Appiah Turkson, président
du Conseil pontifical justice et paix. Le président Jacob Zuma, son homologue américain
Barack Obama et la Brésilienne Dilma Rousseff, entre autres personnalités, devaient
prendre la parole pour honorer le fondateur de la « nation arc-en-ciel », devant une
centaine de chefs d'Etat et de gouvernement, ainsi que de très nombreuses personnalités
du show-biz ou du sport. Le président français François Hollande était présent, arrivé
avec son prédécesseur, Nicolas Sarkozy.
Le discours du président américain
Barack Obama. C’est ce que retiendra Mikaël Deb, secrétaire général de Justice
et Paix en Afrique du Sud, interrogé par Audrey Radondy :
L’intégrité
de Nelson Mandela, le défi des leaders du monde de suivre son exemple, Mikaël Deb
a apprécié un discours « qui a touché tout le monde ». Il a aussi été frappé par les
hués contre le président sud-africain Jacob Zuma. « Beaucoup de gens ne sont pas très
fiers sur ce qui se passe dans le gouvernement, explique-t-il, et il est temps de
réfléchir sur le leadership. Ce qui se passe aujourd’hui peut nous aider à nous rassembler
et à nous unifier comme pays et comme peuple, et nous inciter à faire les choses avec
le même esprit que Mandela ».
Les Sud-Africains ne se sont pas déplacés en
masse. Le stade Soccer City de Soweto n'était qu'au deux tiers plein, sous une pluie
battante, mais la foule n'a cessé de danser et chanter, dans une ambiance de meeting,
en attendant le début la cérémonie, qui a commencé avec une heure de retard. Les autres
stades de l'agglomération de Johannesburg-Soweto réquisitionnés pour retransmettre
la cérémonie étaient quant à eux totalement vides.
Retour sur la terre des
ancêtres
Après la cérémonie d'hommage officiel, mardi, la dépouille du
héros national sera exposée pendant trois jours au siège du gouvernement à Pretoria,
des processions étant prévues chaque matin dans les rues de la capitale.
Elle
sera transférée samedi vers le petit village de Qunu, dans le sud-est rural du pays,
la terre des ancêtres xhosas de Mandela. C'est là qu'il sera enterré dimanche aux
côtés de ses parents et de trois de ses enfants, lors d'une cérémonie traditionnelle,
mêlant le culte chrétien et le rite xhosa.
Dimanche dernier, lors d’une journée
de prière et de réflexion, le président sud-africain Jacob Zuma a appelé à honorer
l'héritage de Nelson Mandela en reprenant ses valeurs d'unité, de liberté et de justice.
« Nous devons prier pour ne pas oublier certaines des valeurs que Madiba défendait,
pour lesquelles il a combattu, pour lesquelles il a sacrifié sa vie » a-t-il déclaré.
« Parce qu'il y croyait, il a pris soin de notre nation. Il croyait au pardon et il
a pardonné, même à ceux qui l'ont maintenu en prison pendant vingt-sept ans ». (Avec
AFP)
Photo : dans le stade de Soweto, lors de la grande cérémonie
d'hommage à Nelson Mandela