(RV) Entretien - Environ 6000 personnes se sont réfugiées dans les 15 paroisses
de Bangui. Elles ont tenté de fuir un assaut des milices anti-balaka contre la capitale
de la République centrafricaine. C'est ce qu'a indiqué ce jeudi la Caritas centrafricaine
à l'agence missionnaire vaticane Fides. Les combats ont débuté à l'aube lorsque les
milices anti-balaka, qui sont formées de paysans chrétiens, ont attaqué les anciens
rebelles de la coalition Seleka, qui se revendiquent musulmans. L'ONU devrait ouvrir
la voie à une intervention de l'armée française pour éviter une guerre civile. « Actuellement,
chacune des 15 Paroisses de l’archidiocèse de Bangui accueille de 400 à 450 personnes
», a indiqué le directeur de la Caritas centrafricaine, Elysée Guendjande.
Massacre
à la machette
Ce 5 décembre, en fin de matinée, le président centrafricain
Michel Djotodia a annoncé que l’attaque, qui aurait fait au moins huit morts et 65
blessés, a été repoussée. Il a par ailleurs accusé des éléments proches de l’ancien
président François Bozizé d’être responsables de cet assaut contre la capitale. Les
victimes, massacrées à la machette, sont des éleveurs peuls musulmans, essentiellement
des femmes et des enfants, selon des sources militaires.
Intervention de
l'armée française
En proie à une crise humanitaire et sécuritaire sans
précédent, la Centrafrique devrait faire l'objet d'une résolution de l'ONU pour permettre
le renforcement de la force africaine présente dans le pays et l'intervention à ses
côtés de l'armée française qui compte déjà plus de 600 hommes à Bangui.
L’abbé
Elisée Guendjange était à Rome ce mercredi à l’occasion d’une réunion de Caritas
internationalis sur la Centrafrique. Interrogé par Marie Duhamel, il revient sur la
situation à Bangui, avant d’évoquer les risques d’instrumentalisation des religions
dans le pays, le risque d’une guerre civile et le travail de pacification des protestants,
musulmans et catholiques sur place.