Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 8 décembre,
deuxième dimanche de l'Avent. Evangile selon Saint Matthieu 3 , 1 - 12 : En ces jours-là,
paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : « Convertissez-vous,
car le Royaume des cieux est tout proche ! ».
Ecoutez le commentaire du Père
Pascal Montavit
L’Évangile
de ce deuxième dimanche de l’Avent nous propose la figure de Jean-Baptiste pour nourrir
notre méditation. Jean-Baptiste est le précurseur, celui qui prépare la venue du Messie,
prêche la conversion et annonce le baptême dans l’Esprit Saint. Voyons plus précisément
la portée de ce message.
Tout d’abord, Jean-Baptiste accomplit la prophétie
d’Isaïe : « A travers le désert, une voie crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez
sa route » (Mt 3,3). Avant même sa naissance, dans le sein de sa mère, Elisabeth,
Jean-Baptiste avait tressailli de joie à l’approche du Seigneur (Lc 1,44). Sa mission
est la suivante : reconnaître le Messie et témoigner de sa venue parmi les hommes.
Mais si Jean-Baptiste reçoit un appel et une grâce hors du commun, il nous montre
aussi l’exigence que sa mission implique. Il va dans le désert et vit comme un ascète.
Il mourra en martyr. Par sa vie, Jean le baptiseur nous montre le sens de notre baptême.
C’est avant tout une grâce, celle de recevoir gratuitement le don de la foi lors du
rite du baptême. C’est ensuite entrer dans un chemin de conversion et témoigner de
l’Amour infini de Dieu.
Jean-Baptiste est connu pour ces paroles dures
à l’égard des pharisiens et des sadducéens : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris
à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion,
et n’allez pas dire en vous-mêmes : ‘Nous avons Abraham pour père’ » (Mt 3,7-9). Jean-Baptiste
dévoile une erreur grave dans l’attitude des pharisiens. Ces derniers pensent que
parce qu’ils sont fils d’Abraham, cela leur suffit pour être justes. Déjà le prophète
Jérémie reprochait au peuple de croire que Jérusalem était inattaquable en raison
de la présence du Temple où Dieu réside. L’histoire a montré que le Temple fut détruit,
par deux fois. De la même manière, nous pourrions croire que notre baptême suffit
et que le fruit qu’il donne importe peu. Mais le Seigneur nous invite à plus, à vivre
pleinement toutes les réalités que nous ouvre le baptême.
Enfin, Jean-Baptiste
annonce un autre baptême : « Moi, je vous baptise dans l’eau, pour vous amener à la
conversion. Mais celui qui vient derrière moi … Lui vous baptisera dans l’Esprit
Saint et dans le feu » (Mt 3,11). Jean-Baptiste sait qu’il n’est pas le Sauveur. Il
prépare seulement sa venue. Celui qui baptise dans l’Esprit Saint, c’est lui qui sauve.
Ce baptême dans l’Esprit Saint renvoie au sacrement que nous recevons généralement
peu après la naissance. Dans la Bible, il renvoie aussi à une effusion du Saint Esprit
qui entraîne une conversion radicale. Les exemples ne manquent pas. Il suffit de penser
à la conversion de Paul (Ac 9) ou à celle de Corneille, le centurion romain (Ac 10).
Il s’agit alors d’une expérience puissante de rencontre avec Dieu, une expérience
qui bouleverse l’être tout entier de celui qui découvre le Seigneur, ce qu’explique
bien l’image de baptême dans le feu.
En ce temps de préparation à la
grande solennité de Noël, demandons au Seigneur d’être perméable à son enseignement,
à ses paroles. Qu’elles pénètrent le fond de notre cœur, tout comme celles de Jean-Baptiste
attiraient les foules de Jérusalem, de la Judée et de toute la région du Jourdain.