Des religieuses orthodoxes enlevées en Syrie, l'inquiétude de Mgr Zenari
(RV) Entretien - Des hommes armés sont entrés lundi 2 décembre dans le village
chrétien de Maaloula, situé à 55 km au nord de Damas, où la grande majorité de la
population a fui vers la capitale syrienne ou le Liban. Ils ont enlevé douze religieuses
( seulement cinq selon certaines sources) qui se trouvaient dans le monastère orthodoxe
de Sainte Thècle.
C’est ce que nous confirmait lundi soir Mgr Mario Zenari,
nonce apostolique en Syrie, qui a été informé de cet enlèvement par le patriarcat
grec-orthodoxe :
Selon les informations
recueillies, des hommes armés ont fait irruption dans le monastère, obligeant les
religieuses à quitter les lieux, et à les suivre, les emmenant à Yabroud, à 30 kilomètres
au nord de Maaloula. « C’est la région de Qalamoun », précise le nonce, une région
stratégique au nord de Damas, où se déroulent, depuis plusieurs jours maintenant,
d’âpres combats entre l’armée de Bachar Al-Assad et les rebelles.
Malgré le
danger, ces religieuses avaient choisi « de rester et de témoigner », présence chrétienne
dans cet antique village, où l’araméen, la langue du Christ, est encore parlé.
Pour
quelles raisons ces religieuses ont-elle été enlevées ? « On ne sait pas », confie,
impuissant, Mgr Zenari, espérant toutefois qu’elles soient bien traitées et en lieu
sûr : « c’est notre souhait et notre prière », ajoute-t-il.
Mais Mgr Zenari
ne cache pas son inquiétude pour le sort de la population syrienne, et celui des chrétiens
en particulier. La communauté subit de nombreuses attaques ces dernières semaines.
Il n’est pas rare que des rebelles entrent dans un village, et contraignent les chrétiens
à fuir. Les églises sont souvent profanées, les objets religieux détruits. « C’est
très inquiétant ce qui se passe actuellement », conclut Mgr Zenari.