Clémentine Nengapeta Anwarite : Témoin de la grandeur de la foi
Dimanche 1er décembre 2013, l’Eglise célèbre le 49ème anniversaire
du martyre de la bienheureuse Clémentine Nengapeta Anwarite, née à Wamba, dans le
nord -est de la République Démocratique du Congo, en 1939. A sa naissance, ses parents
lui donnèrent le nom de "Nengapeta", qui signifie en langue budu la richesse trompe.
Lorsqu'elle se rendit pour la première fois à l'école, on l'inscrivit sous le nom
de sa sœur aînée, qui l'accompagnait, "Anuarite", qui signifie, celle qui se moque
de la guerre. Elle est baptisée à l’âge de deux ans, au même moment que sa mère qui
lui donne le prénom de Alphonsine. A 16 ans, elle entre dans la Congrégation diocésaine
des ‘Sœurs de la Sainte-Famille’, "Jamaa Takatifu", à Bafwabaka. Elle fait sa première
profession le 5 août 1959, prenant le nom de Sœur Marie-Clémentine.
Apprendre
à dépasser ses limites "Anuarite était enseignante. Une bonne partie de sa
courte vie est consacrée à ce métier. Elle ne se fait pas remarquer par des dons
ou des actions extraordinaires. Elle se dévoue à ses élèves avec amour ; elle se montre
accueillante envers tous et soigne les malades. En communauté, sœur Marie-Clémentine
remplit divers offices dont celui de sacristine et de cuisinière. Sa devise était:
"Servir et rendre heureux". Anuarite n'était pas parfaite. Elle avait une intelligence
moyenne; les études lui demandèrent toujours beaucoup d'efforts. Elle avait également
un tempérament nerveux. Elle passe une bonne partie de sa courte vie à apprendre à
dépasser ses limites et à dominer son caractère".
« Je vous pardonne car
vous ne savez pas ce que vous faites »
Lors des événements qui bouleversèrent
le nord-est de la République Démocratique du Congo, Anuarite était enseignante à
Bafwabaka. Le 29 novembre 1964 les Simba font irruption dans son couvent et, sous
prétexte de les "défendre contre les Américains", ils amènent les trente-quatre religieuses
qui s’y trouvaient à Isiro. Quand les rebelles attaquent les religieuses, ils s’en
prennent spécialement à la supérieure ; alors Anwarite cherche à la défendre en leur
disant : « Vous me tuerez moi seulement ». Un colonel de l’armée rebelle lui propose
de devenir sa femme. Sur son refus, il se met à la frapper à mort. Elle lui dit :
« Je vous pardonne car vous ne savez pas ce que vous faites ». On retrouvera sur elle
la petite statue de la sainte Vierge qu’elle portait toujours dans sa poche. Signe
providentiel de la présence de Dieu dans son Eglise
Sœur Marie-Clémentine
a été béatifiée par le pape Jean-Paul II le 15 août 1985 lors de son voyage en République
Démocratique du Congo qui s’appelait alors Zaïre. À cette occasion, Anwarite a été
déclarée martyre de la pureté, et le pape s'est associé au nom de l'Église au pardon
accordé au meurtrier par la religieuse : l'assassin était présent dans la foule.
Liturgiquement, l'Église la commémore le 1er décembre. Anwarite est la première
congolaise élevée sur les autels. Le soir de sa béatification, Jean Paul II déclara
devant la Conférence épiscopale congolaise que : « Par sa vie religieuse équilibrée
et généreuse, par sa fidélité à la virginité offerte au Seigneur jusqu’à la mort,
Anwarite est un signe providentiel de la présence de Dieu dans son Église. Elle témoigne
de la grandeur de la foi, elle montre quelle admirable transfiguration la grâce de
Dieu accomplit dans l’être humain qui lui est uni dans le baptême ».