Les cadavres de 18 personnes enlevées quelques heures auparavant par des hommes en
uniformes militaires ont été retrouvés ce vendredi au nord de Bagdad. Les 18 corps
portaient des traces de balles à la tête et à la poitrine, et ont été retrouvés dans
une zone agricole à l'abandon près de Tarmiya, selon des sources policières et médicales.Parmi
les victimes se trouvent deux chefs tribaux, quatre policiers et un commandant de
l'armée. Les ravisseurs, qui se déplaçaient dans des véhicules aux couleurs de l'armée,
avaient expliqué aux familles des victimes que ces dernières devaient être interrogées
dans le cadre de diverses enquêtes.
Mercredi, 14 corps d'hommes tués par balles
avaient été retrouvés dans deux charniers à Bagdad. Huit de ces corps avaient été
retrouvés les yeux bandés dans le quartier à majorité sunnite de Doura, six autres
dans un canal du quartier à majorité chiite de Chouala. Les découvertes de ces corps
rappelle le pic des violences confessionnelles qu'a connues l'Irak en 2006-07, durant
lesquelles de nombreux charniers avaient été découverts avec des personnes exécutées.
Ailleurs dans le pays, cinq personnes sont mortes dans des attaques à Mossoul (nord)
et Baqouba, selon des responsables.
Les violences quasi-quotidiennes en Irak
ont fait près de 600 victimes en novembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir
de sources médicales et officielles. Depuis le début de l'année, ce sont plus de 6.000
personnes qui ont péri. Autorités et experts s'inquiètent de cette recrudescence à
l'approche des législatives prévues fin avril dans un pays où les violences n'ont
pas connu de répit depuis l'invasion menée par les Etats-Unis en 2003.La guerre en
Syrie voisine, la paralysie de l'Etat et la corruption endémique favorisent également
cette flambée de violence. (AFP)