2013-11-29 16:01:37

En Corée du Sud, un prêtre irrite la présidente Park


Le torchon brûle en Corée du Sud entre l’Eglise catholique et les autorités. Dernier épisode en date, rapporté par l’agence Eglises d’Asie : l’homélie prononcée le 22 novembre dernier par un prêtre, vétéran des luttes pour la démocratisation des institutions politiques de son pays, menace de dégénérer en crise politique. La présidente Park, élue en décembre dernier, accuse le prêtre d’avoir tenu des propos favorables à la Corée du Nord – un acte qui tombe sous le coup de la loi sur la sécurité nationale. Dans son sermon, ce prêtre a évoqué le soupçon qui pèse sur les services secrets sud-coréens d’avoir tenté d’influencer le scrutin en faveur de Mme Park. Il a par ailleurs clairement laissé entendre que les tensions intercoréennes étaient instrumentalisées par la droite conservatrice, dont est issue l’actuelle présidente, pour fédérer les électeurs sud-coréens autour d’un ennemi commun. Le premier ministre a qualifié ces propos de destructeurs pour le pays et favorables à l’ennemi.

Manifestations devant les églises catholiques

Des manifestations d’anciens combattants ont eu lieu devant plusieurs églises catholiques à travers le pays. La cathédrale de Séoul et l’archevêché tout proche ont dû même être évacués après une alerte à la bombe, tandis que des policiers anti-émeute en assuraient la protection. La presse locale parle déjà de conflit entre l’Eglise et l’Etat d’autant que la présidente ne cache pas sa mauvaise humeur face à la mobilisation dans l’Eglise catholique pour obtenir la vérité au sujet des élections. Le mois dernier déjà un déjeuner au siège de la présidence entre Mme Park et sept évêques a été annulé à la dernière minute par la présidente. Dans un communiqué, l’archevêque de Séoul a tenu à rappeler qu’il n’appartenait pas aux pasteurs de l’Eglise d’intervenir directement dans l’action politique et dans l’organisation de la vie sociale. Reste que plusieurs groupes religieux, catholiques, mais aussi protestants et bouddhistes, ont appelé à la mobilisation contre les pratiques des autorités qui renvoient, selon eux, aux années de la répression, sous la dictature militaire.







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