(RV) Entretien - Le Vatican reste mobilisé dans le soutien aux populations
syriennes. Le Conseil pontifical Cor Unum, aux côtés de l’hôpital Bambino Gesù de
Rome et de la Caritas Liban, lance une mission sanitaire en faveur des enfants syriens,
réfugiés au Liban. Cette opération, dans la vallée de la Bekaa à la frontière avec
la Syrie, doit permettre de venir en aide à des centaines d’enfants, à travers des
soins pédiatriques, la distribution gratuite de médicaments et des vaccinations.
Présentée
ce mercredi en salle de presse du Saint-Siège, l’initiative débutera dans les premiers
jours du mois de décembre et s’étendra sur trois mois. Une réponse concrète à l’appel
du Saint-Père, particulièrement préoccupé par le sort de la population syrienne et
en particulier des enfants. C’est ce que nous explique le cardinal Robert Sarah,
président du Conseil pontifical Cor Unum qui sera au Liban du 4 au 8 décembre.
Il nous explique le sens de cette mission et revient également sur la tenue annoncée
le 22 janvier prochain de la conférence de paix sur la Syrie dite Genève 2.
Pour quelle
raison cette mission est-elle née ? On a toujours eu une grande préoccupation
pour venir en aide, surtout aux enfants et donc c’était vraiment sa préoccupation
[du pape François ndlr] que nous avons voulu actualiser. Et je me réjouis que ce projet
puisse voir le jour. Nous allons ensemble, avec l’hôpital Bambino Gesù, au Liban,
à la Bekaa, pour mettre sur pied ce projet. Principalement, je rencontrerai les évêques
qui pourront sortir de la Syrie mais aussi les évêques du Liban pour voir un peu comment
ensemble nous pouvons être plus actifs, plus efficaces, au niveau de l’Église pour
venir en aide non seulement aux enfants mais aussi aux millions de réfugiés, aux familles.
Je pense que ce sera un peu une occasion pour soulager les souffrances des familles
et surtout des enfants.
Ce projet vient d’être annoncé alors que la date
de Genève 2 a été fixée, c’est un signe d’espérance ? C’est évident que la
solution de ce conflit n’est pas les bombardements, l’utilisation des armes mais la
négociation (…) et tous les évêques ont souhaité cela. Maintenant, est-ce que cette
réunion aura lieu ? La date est fixée, j’espère que tous ceux qui sont concernés vont
être présents. Il semble que l’opposition soit plutôt hésitante et j’espère en tout
cas que l’on va réussir à convaincre tout le monde de se rendre à la réunion et trouver
une solution. Laquelle, je ne peux pas anticiper. J’espère que ce sera la solution
de la paix, de la réconciliation, du dialogue.
Quelques
chiffres
Sur les 2 millions de réfugiés syriens : 800.000 se trouvent
au Liban et plus de la moitié sont des enfants ou des adolescents. Pour mieux organiser
l’aide qui leur est destinée, un bureau d’information et de communication a été ouvert
à Beyrouth. Il a permis de chiffrer le soutien des différents organes caritatifs catholiques.
On apprend par exemple que l’Église dans son ensemble a, jusqu’à présent, consacré
78 millions de dollars à la population syrienne. Une aide distribuée dans 20 villes
syriennes, mais aussi au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Égypte, à Chypre, en Irak
et en Arménie.
Photo : le camp de réfugiés syriens de Arsal, dans
la Bekaa, au Liban