Commentaire de l'Evangile du dimanche 1er décembre
Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 1er
décembre, premier dimanche de l'Avent. Evangile selon Saint Matthieu, 24,37-44 : "Tenez-vous
donc prêts, vous aussi : c'est à l'heure où vous n'y penserez pas, que le Fils de
l'homme viendra. " Ecoutez le commentaire du Père Pascal Montavit
En
ce premier dimanche de l’Avent, l’Évangile propose l’histoire de Noé comme exemple
de ce qui se passera lorsque le Fils de l’homme viendra. Les jours de Noé sont donc
une préfiguration de la Parousie. Voyons cela plus en détail. Tout d’abord,
il est précisé qu’ « avant le déluge, on mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu’au
jour où Noé entra dans l’arche. Les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’au déluge
qui les a tous engloutis » (Mt 24,38-39). Voilà une description qui peut s’appliquer
facilement à notre société. Qui, aujourd’hui, même parmi les chrétiens, attend le
retour du Christ ? Et pourtant, il est important de prendre conscience de cette réalité.
Le Seigneur viendra à l’improviste et nombreux sont ceux qui seront surpris. L’appel
que nous adresse cette Parole de Jésus aujourd’hui est donc un appel à nous tenir
prêts. Les signes sont difficiles à interpréter, mais ce que nous savons de manière
sûre, c’est que le Christ reviendra et qu’en attendant il convient de se préparer
à son retour en vivant pleinement la grâce de notre baptême. Un autre enseignement
essentiel de cet Évangile vient du témoignage que donne Noé. Dieu attend que Noé soit
monté dans l’arche avant de laisser les eaux engloutir le monde. Cela nous montre
que toute l’humanité bénéficie de la présence et de la prière du juste. Lorsqu’un
homme prie, il en tire un bien d’un point de vue personnel en renforçant sa relation
avec le Seigneur mais c’est aussi tout son entourage qui reçoit une bénédiction, une
protection de la part de Dieu. L’inverse est aussi vrai, lorsqu’un homme commet le
mal, c’est toute l’humanité qu’il entraîne dans sa chute. L’Évangile de ce jour nous
montre donc la solidarité qui unit tous les hommes, dans le bien comme dans le mal.
C’est une erreur de croire que les conséquences de ses propres actes n’ont des répercussions
qu’au niveau individuel. Ainsi, chacun endosse une responsabilité vis-à-vis des autres
hommes. Le prochain m’est confié et je suis appelé à l’aimer et à lui donner le témoignage
d’un Dieu Amour. Enfin, cet Évangile nous enseigne que si nous sommes solidaires
du fait qu’une vie juste bénéficie à l’ensemble des hommes, le jugement dernier est
quant à lui personnel. « Deux hommes seront aux champs : l’un est pris, l’autre laissé.
Deux femmes seront au moulin : l’une est prise, l’autre laissée » (Mt 24,40-41). Cette
affirmation témoigne de la dignité et de la liberté que le Seigneur nous accorde.
Bien sûr, les événements extérieurs exercent une influence sur les choix que nous
faisons. Mais ce que le Seigneur affirme, c’est que nous avons toujours le choix de
nous positionner librement par rapport à eux. Si le jugement est personnel, c’est
parce que nous avons la liberté de choisir les actes que nous posons. Cette liberté
est cependant un chemin où il convient, en premier lieu, de prendre conscience des
différentes réalités qui pourraient nous conditionner. Il nous faut ensuite prier
et nous placer devant Dieu pour poser notre propre choix. En ce dimanche
où nous nous préparons, par le temps de l’Avent, à accueillir Jésus, nouveau-né dans
la crèche, le Seigneur nous appelle à demeurer vigilants, à ne pas nous laisser étouffer
par les affirmations parfois erronées de notre société mais à prendre position, librement,
en tant que chrétien. Chaque acte bon que nous posons bénéficie à tous car nous formons
un seul corps dans le Christ.