Genève-2, une bonne nouvelle pour les Eglises de Syrie
La Syrie, il en a été beaucoup question entre le Pape François et le président russe
Vladimir Poutine, lundi lors de leur rencontre au Vatican. Une rencontre qui est intervenue
alors qu’a été rendue publique la date de la conférence de paix Genève-2. Cette conférence
a pour but de trouver une solution politique en Syrie, elle se réunira le 22 janvier,
les grandes puissances et l'ONU essayant d'amener à une même table opposition et gouvernement
de Damas. En trois ans de combats qui ont fait plus de 100.000 morts, selon l'ONU,
ce serait la première fois que certaines des parties au conflit armé se retrouveraient
autour d'une table de négociations.
Cette conférence était vivement souhaitée
par les Eglises locales. C’est donc avec joie que Mgr Jean-Clément Jeanbart, l'archevêque
melkite d'Alep, a accueilli la nouvelle, comme il le raconte à Antonino Galofaro
(Photo:
un quartie d'Alep, en ce début de semaine )
Nous avons décidé de prier
beaucoup pour cette réunion, pour qu’elle ait lieu, de préparer Noël en priant et
en faisant le jeune de préparation à Noël que nous avons dans notre rite oriental
et de consacrer toutes nos prières et tous nos sacrifices pour que cette réunion
ait lieu et qu’elle réussisse. Nous sentons que la main de Dieu est en train d’agir.
Sa Sainteté a fait un très bon travail et il a vraiment bloqué une catastrophe en
refusant qu’il y ait une frappe pour la Syrie. Ce sont des signes avant-coureurs peut-être
d’une nouvelle ère de paix, de réconciliation entre les nations et surtout de paix
en Syrie. Ces signes avant-coureurs nous aident beaucoup à réconforter nos fidèles
et surtout à les encourager à rester dans le pays, à faire en sorte que ceux qui pensent
quitter le pays et émigrer, ajournent leur décision, qu’ils attendent ce qu’il va
arriver, ce qui va se faire et que nous souhaitons vraiment positif.
Les
Nations-Unies évoquent l’espoir d’aller à Genève. Nouvel espoir pour vous aussi qui
êtes sur place ?
Déjà, ce qui s’est passé à Genève entre l’Iran et les
cinq puissances, ça a été une bonne note et un bon départ et un signe que Genève et
la réunion, ces efforts internationaux donneront un résultat. C’est un point très
important de confortation et de sécurité pour nos fidèles, pour nous-mêmes, de renforcement
de notre espoir et de notre confiance en l’avenir.
Une bonne nouvelle,
comme vous dites, pour toute la région aussi ?
Toute la région était
en grand danger. Si la Syrie coule, suivrait le Liban et puis peut-être aussi d’autres
pays et ce sera la panique, tout le monde essayerait de trouver ailleurs des cieux
plus cléments pour pouvoir vivre et continuer. C’est très important ce qui se passe
maintenant. S’il y a une solution, une pacification, une réconciliation et surtout
s’il y a un effort de reconstruction du pays, nous pouvons espérer que nous pourrons
continuer, que nos fidèles continueront dans le pays et que nous continuerons à être
présents et à témoigner du Christ dans cette partie du monde où l’Église est née et
où l’Église doit renaître aussi.
Cette ligne- le dialogue, la solution
politique- c’est celle voulue par le Pape François. On se souvient de la journée de
prière pour la Syrie.
Cette journée de prière pour la Syrie a été quelque
chose de très important qui a quand même bloqué pas mal d’agissements contre l’humanité
et qui a éveillé beaucoup de conscience en Europe et même réveiller la conscience
de certains responsables croyants et je pense que ça a eu beaucoup d’effets. Je suis
persuadé que cette position du Pape a été un signe que lui tenait à ce que cette paix
arrive , à ce qu’il n’y ait pas de frappes et à ce que la solution politique soit
celle qu’il faut choisir. A mon avis, c’était un geste prophétique. Moi je trouve
qu’il faut être très reconnaissant au Saint-Père pour cette position, pour cette initiative
extraordinaire qu’il a eu et qui n’a jamais eu lieu auparavant. C’est quelque chose
de tout à fait nouveau qui a surpris mais aussi qui a remué les consciences dans le
monde entier. Tous ceux qui ont entendu cet appel ont considéré que quelque chose
de grave se passait dans cette partie du monde où l’Église est née et où l’Église
doit renaître.