Les Nations Unies appellent la Malaisie à revenir sur sa décision d’interdire aux
chrétiens l’usage du mot Allah dans leur publication. C’est ce qu’a demandé le rapporteur
spécial sur la liberté religieuse de l’ONU ce lundi au gouvernement malaisien. « Ce
n’est pas à l’Etat de définir ou de redéfinir les traditions religieuses, de même
que l’Etat ne peut pas demander à une autorité d’interpréter des sources religieuses
ou de définir des principes de foi », a affirmé Heiner Bielefeldt.
Cette prise
de position onusienne intervient alors que le débat sur l’usage du mot Allah par les
chrétiens dans leurs publications pour traduire le mot Dieu, n’a cessé d’occuper le
devant de la scène depuis 2009 en Malaisie. En octobre dernier, la Cour d’appel avait
décidé que les non-musulmans ne pouvaient pas utiliser le terme d’Allah. La Cour avait
considéré que son usage n’était pas une partie intégrale de la foi et de la pratique
chrétienne, et que si Allah était utilisé, il risquerait de créer de la confusion
entre les communautés. La décision revient maintenant aux juges de la Cour fédérale.
La langue malaise standard utilise le mot Allah, venu de l’arabe pour traduire
le mot Dieu. Musulmans comme chrétiens l’emploient donc et ce depuis des siècles.
Selon le rapporteur spécial des Nations Unies pour la liberté d’expression, Franck
La Rue, « les discrimination dans le champ de la religion ou de la croyance, constitue
une violation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, et dans ce cas,
est une brèche dans les droits d’une minorité religieuse de pratiquer librement et
d’exprimer leur foi comme ils l’ont fait depuis des générations. De telles actions
pourraient représenter un obstacle à des relations amicales et paisibles entre des
communautés de foi ».
Photo : des manifestants le 22 août 2013 pour réclamer
le maintien de l'usage du mot Allah par les chrétiens