Le pape François : "Nous ne pouvons imaginer un Proche-Orient sans chrétiens"
Matinée placée sous le signe du Proche-Orient pour le pape François. Ce jeudi, au
Vatican, il a accueilli les patriarches des Eglises orientales catholiques et les
archevêques majeurs dans la salle du consistoire avant de recevoir à la mi-journée
les participants à l’assemblée plénière de la Congrégation pour les Eglises orientales.
Dans son premier discours aux patriarches, François est d’abord revenu sur
l’unité ecclésiale, qui « trouve son expression naturelle et pleine dans l’union indéfectible
avec l’évêque de Rome, enracinée dans l’ecclesiastica communio », reçue lors de leur
élection. « Etre inséré dans la communion de l’entier Corps du Christ nous rend conscients
du devoir de renforcer l’union et la solidarité au sein des divers synodes patriarcaux
» a rappelé le Pape. Il a également rendu hommage au « patrimoine spirituel de l’Orient
chrétien » et à ses interlocuteurs en les qualifiant « de gardiens vigilants de la
communion et de serviteurs de l’unité ecclésiale », citant Benoît XVI dans l’exhortation
post-synodale Ecclesia in Medio Oriente.
Un style de vie sobre, à l'image
du Christ
« La justice, la piété, la foi, la charité, la patience et la
douceur » : voilà ce que les patriarches doivent rechercher pour que leur « témoignage
soit crédible ». Sans oublier « un style de vie sobre à l’image du Christ, un zèle
infatigable et cette charité, fraternelle et paternelle, que les évêques, les prêtres
et les fidèles, spécialement s’ils vivent seuls et en marge, attendent de nous ».
Les patriarches doivent donner l’exemple pour soutenir leurs prêtres, ils doivent
gérer de manière transparente leurs biens et avoir toujours de la sollicitude envers
chaque faiblesse et nécessité.
Retrouvant ensuite l’ensemble des participants
à l’assemblée plénière de la Congrégation pour les Eglise orientales, le Pape est
revenu sur les problèmes et les défis des Eglises du Proche-Orient et d’Europe orientale.
Xavier Sartre
«
L’évêque de Rome ne cessera pas ses efforts tant qu’il y aura des hommes et des femmes,
quel que soit leur religion, qui sont touchés dans leur dignité, qui sont privés du
nécessaire pour survivre, qui sont contraints à tout quitter et à qui on a volé leur
avenir. » Le ton est donné. « Chaque catholique a une dette de reconnaissance envers
les Eglises qui vivent » en Orient, surtout au Proche-Orient où « les conditions de
vie des chrétiens » préoccupent grandement le pape. D’où cet appel réitéré afin que
le droit de tous à une vie digne et la liberté religieuse soient respectés. « Nous
ne nous résignons pas, a lancé le pape François, à voir le Proche-Orient sans chrétiens
». Et d’exhorter « toute l’Eglise à la prière qui sait obtenir du cœur miséricordieux
de Dieu la réconciliation et la paix ».
Les Eglises Orientales, source
d'enseignement pour toute l'Eglise
De ces situations douloureuses, le pape
a tenu à souligner « la vitalité renaissante de ces Eglises qui furent longuement
opprimées sous les régimes communistes », en ce qui concerne les Eglises d’Europe
orientale ; « le dynamisme missionnaire des Eglises qui se réfèrent à la prédication
de l’apôtre Thomas ; la persévérance de celles qui vivent au Proche-Orient, assez
souvent dans la condition de petits troupeaux, dans des environnements marqués par
l’hostilité, les conflits, et des persécutions cachées ».
Ces Eglises orientales
sont ainsi source d’enseignement pour toute l’Eglise, a également expliqué le pape
: « nous pouvons apprendre d’elles la patience et la persévérance, le difficile exercice
quotidien de l’esprit œcuménique et du dialogue interreligieux ». Deux thèmes essentiels
du concile Vatican II qui était au cœur de cette assemblée plénière.