2013-11-18 16:26:59

L'Eglise se mobilise pour la justice climatique


A Varsovie, en marge de la 19ème conférence internationale sur le climat de l'ONU, l’Eglise se mobilise. L’alliance internationale d’agences de développement catholiques, la Caritas Pologne et l’université Wyszinski tiennent jusqu’à ce mardi une conférence sur les changements climatiques.
A la tribune, l’ancien observateur permanent du Saint-Siège auprès des organisations des nations Unies et actuel nonce apostolique en Pologne : Mgr Celestino Migliore se désole qu’après déjà 19 sommets « la route vers un accord concret et un traité mondial semble encore longue ».

Pour contenir le réchauffement de la planète, qui pourrait frôler les 5°C si le monde ne prend pas de mesures sérieuses, plus de 190 pays sont rassemblés à Varsovie. Ils doivent poser les bases de l'accord global attendu en 2015 à Paris, un texte qui prendra le relais du protocole de Kyoto en 2020, doit embarquer les Etats-Unis, et les grands émergents pour qu’ils limitent eux aussi leur gaz à effet de serre.

Aujourd’hui le débat semble plus serein et positif, affirme Mgr Celestino qui revient dans son intervention ce lundi sur la question clé de Varsovie. Celle de l’équité entre les pays en voie de développement et les pays industrialisés.

Le compte-rendu de Jean-Baptiste Cocagne RealAudioMP3

Pour des raisons techniques dues par exemple à la petitesse du l’Etat de la cité du Vatican et au petit nombre de ses habitants, le Saint-Siège n’est pas membre actif du sommet en cours, mais cela ne l’empêche pas d’être fortement impliqué. Un traité sur le climat est d’ailleurs en cours de rédaction et l’Eglise n’attendra pas sa publication pour participer à la réflexion en cours sur ce concept d’équité et de « responsabilité commune mais différenciée » un principe qui se fonde sur l’idée qu’il serait inéquitable de soumettre les pays en développement aux mêmes obligations environnementales que les pays développés. Tous les Etats en parlent mais ne s’entendent pas. L’équité n’est pas l’égalité.

Pour Mgr Migliore, chaque individu, chaque communauté régionale ou nationale a le même droit, dit-il, d’utiliser les ressources atmosphériques et le même devoir de les protéger. Il faudra prendre en compte la proportion de gaz émis par habitant, les émissions émises par le passé ou le Pib des pays. Mais, pour le nonce, le principe « qui pollue paie » semble valide, comme cela personne ne sera pénalisé. Mais la technique et la science ne suffiront pas à résoudre le problème. Mgr Migliore invite aujourd’hui à vivre avec solidarité et sobriété. L’Eglise formera de son mieux les consciences pour protéger ce don de Dieu qu’est la Création. Ne parlons plus de « lutte », cela « suppose un ennemi ». Or ce qui compte insiste le prélat, c’est le « prendre soin » et de promouvoir. Ainsi le futur accord sur le climat « ne pourra pas prendre en considération les fautes, les responsabilités ou les omissions cumulées dans le passé, mais se concentrer sur les capacités réelles des Etats » pour passer à l’action… et il y a répète Mgr Migliore, « urgence à agir ».








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