L'Eglise australienne salue le rapport parlementaire sur les abus sexuels du clergé
Mgr Denis Hart, archevêque de Melbourne, a salué la publication le 13 novembre 2013
du rapport de la commission d’enquête parlementaire de l’Etat de Victoria sur les
abus sexuels commis par des membres du clergé. Il exprime l’espoir que cette enquête
et ses recommandations contribueront à la guérison de ceux qui ont été abusés et à
l’amélioration de la prise en charge des victimes et de leurs familles, ainsi qu’au
renforcement des mesures de prévention maintenant en place.
Sur le site internet
de l’archidiocèse de Melbourne, au sud-est de l’Australie (www.cam.org.au), Mgr Denis
Hart souligne que ce rapport, intitulé "Trahison de la confiance", documente les "terribles
abus qui se sont passés dans l’Eglise catholique, principalement durant une période
de 25 ans, de 1960 à 1985. Il énonce également les défaillances inexcusables dans
la réponse de l'Eglise à ces abus".
Des "manquements inexcusables" durant
plus de 25 ans de la part de l’Eglise
L’archevêque de Melbourne relève
également que les victimes, avec courage, se sont présentées pour donner leur témoignage,
"souvent à grands frais personnels". "L'enquête a été une occasion importante pour
les victimes d'être entendues". D’autres évêques australiens ont également accueilli
favorablement le rapport de la commission d'enquête, qui recommande des changements
radicaux dans la façon de traiter les cas d’abus sexuels. Ce document survient dans
la foulée de ce qu’un archevêque a qualifié de "manquements inexcusables" durant plus
de 25 ans de la part de l’Eglise.
Les recommandations de la commission parlementaire
sont claires: ceux qui cacheraient, ne rapporteraient pas ou exposeraient sciemment
un enfant à des abus sexuels, y compris les prêtres et les chefs religieux, encourraient
la prison. D’après la loi en vigueur, seuls ceux qui bénéficient de la dissimulation
du crime peuvent être poursuivis. L'Etat dispose de six mois pour répondre à ces recommandations.
La commission préconise également des voies alternatives pour que justice soit rendue
aux victimes, estimant que les systèmes mis en place par les Eglises ne sont pas vraiment
indépendants.
130 nouvelles plaintes d'abus dénoncés à la police
La
Commission d'enquête de l'Etat de Victoria sur les abus commis par des religieux ou
des membres d’ONG a reçu 578 dossiers, a tenu 162 audiences, et a renvoyé plus de
130 nouvelles plaintes d'abus à la police. EIle a critiqué le protocole de l’archidiocèse
de Melbourne mis en place en 1996 par le cardinal George Pell, à l’époque en charge
de l’archidiocèse, pour gérer les allégations d'abus sexuels. EIle l’a qualifié de
"conceptuellement erroné" et "semé d'embûches". Selon le rapport d’enquête, ce protocole
a été en proie dès le début aux problèmes et à l'insatisfaction des victimes. (apic/cns)