2013-11-14 15:35:27

Menaces sur les orphelins du typhon Haiyan


Aux Philippines, des milliers d’enfants se retrouvent orphelins après le passage du typhon qui s’est abattu sur la province de Leyte. Ces enfants sont les victimes privilégiées des pillards qui les enlèvent pour les vendre à des pédophiles ou en vue d'adoptions illégales. C'est ce que dénonce le 14 novembre 2013 à l'agence missionnaire Fides le Père Shay Cullen, missionnaire de Saint Colomban. Selon l’UNICEF, le nombre des enfants victimes de ce trafic est estimé entre 60 000 et 100 000. On les appelle déjà "les orphelins de Yolanda" (ndlr: le nom philippin du typhon Haiyan). Ces enfants qui vagabondent entre les ruines à la recherche de quelqu’un qui prenne soin d’eux, constituent les victimes les plus vulnérables parce que seuls.

"Ces enfants ont besoin d’une attention immédiate pour être sauvés des griffes des trafiquants et des pédophiles". Telle est le cri d’alarme lancé par le Père Shay Cullen, missionnaire de Saint Colomban qui vit aux Philippines depuis 1969 et qui est connu pour son engagement social et pastoral, surtout en faveur de mineurs victimes d’exploitation sexuelle. "Sous le prétexte de sauver ou de soigner les enfants, les trafiquants les enlèvent et les vendent à des pédophiles. Ou alors ils gagnent de grosses sommes en fournissant des enfants en vue d’adoptions illégales. Pire encore, ils peuvent les introduire dans l’enfer de la prostitution, en faisant des esclaves de l’exploitation sexuelle", dénonce le missionnaire.

Les autorités philippines sont conscientes du risque

Les autorités philippines sont conscientes du risque et surveillent actuellement le phénomène dans le cadre de la phase post typhon. Le Département du bien-être social et du développement du gouvernement philippin a déjà envoyé une communication urgente à tous les humanitaires engagés à Leyte, signalant "le fort danger du trafic d’enfants" dans les zones dévastées par le typhon. "Vue l’ampleur de la dévastation, il est prévisible que la situation d’urgence alimentaire et la condition d’évacués durera pendant de nombreux mois", indique le Père Cuellen. Il s’agit là d’une situation idéale pour les pillards. "Il faut faire tout ce qui est possible pour bloquer le trafic d’enfants. Notre association, Preda Foundation a envoyé des opérateurs sociaux qualifiés dans la zone touchée, afin d’aider à protéger et à prendre soin des enfants sans domicile fixe", conclut-il.

Plaie sociale aux Philippines

Le trafic d’êtres humains et la prostitution des mineurs représentent une plaie sociale aux Philippines. Le trafic est contrôlé par des organisations criminelles enracinées sur l’ensemble du territoire national et le pays se trouve au sommet du classement mondial pour l’ampleur du phénomène. Selon des données de l’UNICEF, le nombre des enfants victimes de ce trafic dans le but est l'exploitation sur le plan sexuel est estimé entre 60'000 et 100'000. La prostitution des mineurs est particulièrement développée dans les zones touristiques des Philippines.

Il est souvent promis aux victimes, choisies dans les villages pauvres ou dans des zones périphériques des métropoles, un parcours d’instruction ou la vie au sein d’une famille aisée dans une grande ville. Parmi les principales causes du phénomène indiquées par l’UNICEF, se trouvent la pauvreté, la gêne économique et sociale au sein des communautés d’origine, le manque d’accès de l’enfance aux services publics tels que l’école et la santé. En 2003, le gouvernement philippin a promulgué l’Anti-Trafficking in Persons Act, une loi pénale contre le trafic d’êtres humains, le tourisme sexuel, l’esclavage sexuel et la prostitution des mineurs, qui a fait du trafic d’enfants un crime contre l’humanité. (apic/fides)








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