2013-11-11 12:58:15

Le réchauffement entre Rome et Moscou se confirme


Le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan, est à Moscou pour une visite de trois jours, dans le cadre des nombreuses initiatives marquant le dix-septième centenaire de l’Edit de Constantin. Point d’orgue de cette visite : sa rencontre prévue mardi matin avec le patriarche orthodoxe de Moscou, Kirill. Une visite qui sera scrutée avec attention et qui montre le réchauffement en cours entre Rome et Moscou.

Dans les années 90, après l’effondrement de l’Union Soviétique, les rapports entre l’Eglise catholique romaine et l’orthodoxie russe étaient tendus et le dialogue dans l’impasse. Mais le dégel s’est amorcé après l’élection de Benoît XVI.
Sur un plan diplomatique d’abord, les relations entre le Saint-Siège et la Russie se sont renforcées. Lors de la venue du président Dmitri Medvedev en décembre 2009, les deux États avaient décidé d'établir de pleines relations diplomatiques.

Des rapprochements locaux

Malgré la méfiance présente encore dans certains milieux, les liens ne cessent de se resserrer aussi sur le plan œcuménique. Les défis du monde contemporain ont fait tomber des barrières. Juste après son élection, le Patriarche Kirill avait envoyé au pape François un message dans lequel il insistait sur les défis que les catholiques et les orthodoxes doivent, selon lui, relever ensemble, notamment face au « libéralisme agressif ».

Les rapprochements se font aussi à l’échelon local. Ainsi, le 17 août 2012, le patriarche de Moscou et le président des évêques de Pologne ont signé une déclaration commune, une déclaration mettant en avant le dialogue et la réconciliation entre les deux nations. Deux jours plus tard, lors de l’Angélus, Benoît XVI évoquait publiquement « un événement important qui suscite l’espoir pour l’avenir ».

La popularité du Pape grandit en Russie

Ces derniers mois, le sort des chrétiens d’Orient (dont beaucoup sont orthodoxes) et la guerre en Syrie, entre autres, ont rapproché encore un peu plus Moscou du Vatican. La prochaine visite très attendue de Vladimir Poutine au Vatican devrait confirmer cette tendance. « Le Pape François est devenu très populaire en Russie » relève la journaliste Anna Zafesova, spécialiste de la Russie au quotidien italien la Stampa. Selon elle, grâce à l’importance de la diplomatie vaticane et sa très grande popularité, le Pape pourrait même faciliter le dialogue entre le Kremlin et les Etats-Unis.


Un concert pour la paix sera donné ce mardi à Rome à l’initiative d’une fondation réunissant des catholiques et des orthodoxes qui ont choisi d’œuvrer ensemble sur le terrain de la culture pour favoriser l’unité des chrétiens. Un concert organisé sous le haut patronage du Saint-Siège, du Patriarcat orthodoxe russe et de la présidence italienne.

(Photo : le patriarche orthodoxe de Moscou, Kirill, en visite à Jérusalem, le 9 novembre 2012)







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