Les Jeux Olympiques d’Hiver de Sotchi en Russie s’approchent à grands pas ! Ils se
dérouleront du 7 au 23 février dans cette ville située dans le sud du pays, à la lisière
avec le Caucase. L’événement n’intéresse pas que les sportifs qui se préparent depuis
des mois, voire des années. Dans le contexte géopolitique actuel de cette région du
monde, les services de sécurité russes sont sur les dents pour garantir la sécurité
maximum de ces Jeux.
La station balnéaire de Sotchi, très prisée des Russes,
se trouve à la frontière avec la Géorgie, pays avec lequel la Russie a été en guerre
durant l’été 2008. Elle se situe surtout à quelques kilomètres de la République de
l’Abkhazie, officiellement partie intégrante de la Géorgie, mais dont l’indépendance
autoproclamée a été reconnue et soutenue par la Russie. Un peu plus à l’est, le Caucase
s’étire jusqu’à la mer Caspienne. En son sein, plusieurs Républiques à la situation
instable, dont la Tchétchénie, l’Ingouchie ou le Daguestan.
L’enjeu sécuritaire
est donc primordial pour les autorités russes d’autant qu’un attentat suicide a été
commis par une Daghestanaise à Volgograd début octobre. Le spectre du terrorisme plane
donc sur ces Jeux, ce qui n’est guère étonnant selon Florent Parmentier, spécialiste
de la Russie, à Sciences Po Paris
« Les Jeux
Olympiques ont toujours été le miroir du monde parce qu’ils attirent énormément de
personnes, six mille athlètes, de quatre-vingt pays, et il n’est donc pas exclu que
des groupes terroristes puissent agir dans ce cadre, espérant en tirer la plus grande
visibilité pour leur action » reconnait le chercheur. Si aucune menace sérieuse ne
semble planer sur les Jeux, les autorités russes ont décidé de parer à toute éventualité
et ont déployé d’importants moyens sécuritaires. « Il y aura près de 37 000 policiers
et soldats ; les réseaux de télécommunication et internet sont particulièrement surveillés
;la navigation sur la mer Noire sera limitée avant et pendant les Jeux ; il y aura
des moyens de défense anti-aériennes. Le message est très clair : il n’y aura pas
de problèmes pendant ces Jeux » estime Florent Parmentier.
Même si Sotchi
ne se trouve pas au cœur du Caucase, ce qui aurait posé d’autres problèmes, les autorités
russes veulent montrer qu’elles ne sont pas adeptes que de la « politique répressive,
qu’on peut, en des endroits bien précis, développer l’économie locale. Il y a vraiment
un enjeu de communication ». Le véritable enjeu réside donc de la volonté de la Russie
de donner une image d’elle différente. Ces Jeux « seront le plus grand événement sportif
post-soviétique » depuis les JO de Moscou en 1980. L’objectif est de montrer une Russie
« plus moderne, plus ouverte, même si des questions restent en suspens, notamment
le sort des droits de l’Homme et celui des minorités ».
Propos recueillis
par Xavier Sartre
Photo : relais de la flamme olympique des JO de
Sotchi