Irak : des musulmans soutiennent les chrétiens trois ans après l’attaque de Notre-Dame
du Perpétuel Secours
Trois ans après la terrible attaque de Notre-Dame du Perpétuel Secours, le 31 octobre
2010, à Bagdad, une cérémonie discrète s’est déroulée dans l’église pour commémorer
la mémoire des 53 victimes. L’église, située dans le principal quartier commerçant
de Bagdad, Karrada, était protégée par un important dispositif de sécurité. Seuls
ceux qui pouvaient prouver documents à l’appui qu’ils étaient chrétiens étaient autorisés
à entrer dans ce lieu de culte.
Devant l'église, des dizaines de musulmans
irakiens, à la fois sunnites et chiites, ont allumé des cierges et brandit des banderoles
appelant leurs compatriotes chrétiens à résister à la tentation de l'exil, et affirmant
qu'ils soutenaient les minorités religieuses. « Les chrétiens sont irakiens, depuis
des millénaires, et la chrétienté est l’une des plus anciennes religions du pays »,
a souligné un des manifestants, fonctionnaire à la retraite. « Nous les invitons à
ne pas quitter l’Irak, car tous les Irakiens partagent leur douleur ».
Al
Qaïda derrière l’attaque
Le nombre de chrétiens vivant en Irak avant 2003
était estimé aux alentours d’un million de personnes. Ils sont actuellement estimés
être moins de 500.000. Parmi les communautés chrétiennes irakiennes se trouve l’une
des plus anciennes au monde, les chaldéens, qui comptent près de 700.000 fidèles dans
le monde.
Cette attaque est la plus meurtrière qui ait visé la communauté chrétienne
en Irak depuis 2003 et la chute du régime de Saddam Hussein. Plusieurs dizaines de
fidèles avaient perdu la vie, en majorité des femmes et des enfants, ainsi que des
policiers. Près d'une soixantaine de personnes avaient trouvé la mort. La prise d’otage
avait été revendiquée par un groupe lié à Al Qaïda qui réclamait de l’Eglise copte
égyptienne la libération de musulmanes soi-disant « emprisonnées dans des monastères
».
L’attaque avait suscité une grande vague d’émotion à travers le monde entier.
Le lendemain, jour de la Toussaint, Benoît XVI l’avait condamnée, indiquant prier
« pour les victimes de cette violence absurde, d'autant plus féroce qu'elle a frappé
des personnes sans défense, réunies dans la maison de Dieu, qui est un lieu d'amour
et de réconciliation. Face aux atroces épisodes de violence qui continuent à déchirer
les populations du Moyen-Orient, je voudrais renouveler mon appel pour la paix »,
avait-il alors affirmé. (avec Le Vif.be)
Photo : Notre-Dame du Perpétuel
Secours à Bagdad, le lendemain de l'attaque, le 1er novembre 2010